VEF Blog

Titre du blog : M E S C H E R S
Auteur : meschers
Date de création : 19-05-2010
 
posté le 29-07-2010 à 11:47:55

Les Trésors de Saintonge

 

 



Réunissant les  monuments les plus prestigieux de la Charente-Maritime, la route des Trésors de Saintonge est un véritable chemin à remonter le temps.
Couvrant pas moins de 40 000 ans d'histoire, avec des monuments allant de la préhistoire jusqu'à nos jours, on y retrouve tous les styles architecturaux qu'ils soient militaires (citadelles, arsenaux, fortifications médiévales), civils (construction Louis XV, château Renaissance) ou religieux (monastère, art roman lié aux chemins de pèlerinages).
Parcourir cette (longue) route offre, évidemment, bien plus qu'une simple balade au milieu de vielles pierres, puisqu'elle permet grâce aux intérieurs reconstitués, aux différents métiers mis en oeuvre pour réaliser les monuments et aux contraintes des enjeux militaires, de comprendre la société et la vie de nos aïeux.

LES CHATEAUX

Le château de la Roche Courbon
C'est au 15e siècle que fut érigé, sur son éperon rocheux, le château de la Roche Courbon.
L'architecture que nous lui connaissons aujourd'hui est due aux transformations qu'il subit lors du 17e siècle quand il appartenait au marquis Jean-Louis Courbon.
Devenu demeure d'agrément au 17e siècle, il est enrichi d'un jardin à la française qui offre de très belles perspectives, et reçoit le label d'Etat « Jardins remarquables » en 2004.
D'autre part, ce château au meublé et aux pièces de pur style saintongeais et au Cabinet de peinture sur bois qui date de 1662, toujours habité, a été classé avec le jardin « Monuments Historiques », en 2004.

Le château de Panloy
Reconstruit en 1770, le château de Panloy est un magnifique exemple de l'architecture Louis XV.
Il appartient à la même famille depuis son origine (les actuels propriétaires y résident toujours) et présente une collection d'objets et de mobiliers des trois derniers siècles.
On peut y voir une galerie de chasse où sont exposés 80 trophées, un salon aux murs recouverts de tapisseries provenant des filatures de Beauvais, du mobilier d'origine comme une table décorée de cristalleries de Saint Louis ou les boiseries Louis XV de la salle à manger.


Le château de Dampierre
Ce château à l'architecture typique de la Renaissance a été construit, à la demande de François de Clermont, au retour des guerres d'Italie et achevé en 1550.
Placé tout d'abord sous le signe des arts avec Jeanne de Vivonne et sa fille, la duchesse de Retz, qui y reçoivent une cour littéraire importante, il est démantelé, pendant les guerres de religion par Condé puis sauvagement estropié pendant la Révolution.
Laissé à l'abandon, ce n'est qu'en 1851 qu'il est de nouveau acheté, par la famille Rabaut-Tescier-Hédelin (c'est la même famille qui en est l'actuel propriétaire).
Cette dernière, pendant cinq générations, s'est attaché à rénover ce château, allant jusqu'à reconstituer le cadre insulaire des jardins dans un esprit « Renaissance italienne », et à l'animer.
Malheureusement, le 30 août 2002 un violent incendie se déclare dans le château. Grâce à l'intervention des pompiers 80 % du mobilier est sauvé.
Toujours obstinés dans leur désir de restaurer le château, les propriétaires entreprennent alors la restauration de la galerie, ainsi que sa couverture. Restauration qui s'acheve en 2007.
Au cours de la visite du château, toute cette partie de son histoire (la restauration, les méthodes...) est présentée au public, qui découvrire les 93 caissons chargés de symboles alchimiques qui composent le plafond de la galerie et font écho au jardin de Diktynna, situé à l'extérieur.

Le château de Crazannes
Ce château, devenu célèbre grâce à la littérature, a été bâti à la fin du 14e siècle (puis remanié aux 16e et 18e siècles) à l'emplacement même d'une forteresse du 11e siècle, dont il reste la chapelle, le donjon et les douves.
Avant d'entrer dans la postérité, le château de Crazannes a été une étape importante pour les pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle.
De ce passé, le château a conservé quelques marques comme les sculptures gothiques représentant l'accueil de Saint Jacques au château ainsi que certains de ses miracles.
Cependant, ce n'est pas tant cette position sur la route de Compostelle qui a rendu ce château célèbre qu'un conte pour enfant paru en 1697.
En effet, c'est l'un des propriétaires du château, le marquis de Carabas, un personnage haut en couleurs, qui inspira Charles Perrault pour l'écriture de son conte « Le Chat Botté ». La renommée de cette histoire a valu, ensuite, son surnom de « château du Chat Botté » à cet édifice dont l'architecture (notamment un ensemble de cheminées remarquables et son plafond sculpté) l'inscrit parfaitement dans un univers merveilleux.

Le château de Saint-Jean-d'Angle
Construit en 1180 par les Lusignan, ce château reste propriété de la famille jusqu'en 1750 avant d'être acquis par celle de Saint-Gelais de Lusignan.
L'édifice, qui est un magnifique témoin de l'architecture militaire médiévale, était assigné à la défense des marais salants du Golfe de Saintonge.
La légende veut que la famille qui le possède, les Lusignan (dont les membres s'illustrèrent à différentes reprises), descendrait directement de la fée Mélusine, et que cette dernière les protégerait.
En 1994, le château, qui n'est plus qu'une ruine, est classé « Monument Historique » puis racheté et entièrement restauré.

Le château de Meux
Le premier château édifié à Meux date de 1250 et n'était à l'origine qu'une forteresse médiévale.
Ce sont les ruines de cette dernière qui ont servi de base à la construction du château à la fin de la guerre de 100 ans (vers 1453).
Château qui se révèle être plus un manoir à l'architecture Renaissance.
Après être resté au sein de la famille de Laage jusqu'au 19e siècle, le château de Meux voit les deux tours d'angle à mâchicoulis (cylindriques et de diamètres inégaux) qui l'encadrent être détruites, en 1850, avant que lui-même (et l'ensemble du domaine) ne devienne la possession de cultivateurs sous le Second Empire.
Délaissé pendant toute cette période par les cultivateurs qui n'en n'utilisent que les communs, le réduisant au seul rôle de ferme, le château tombe peu à peu en ruine.
Ce n'est qu'en 1972, que le propriétaire actuel l'acquiert et décide de lui consacré 30 ans de sa vie pour le restaurer. On redécouvre, alors, les « cagouilles » saintongeaise ornant la tour de l'escalier à vis, les grandes cheminées en pierre sculptée et l'écrin de roses qui entoure ce magnifique manoir.

Le château de Buzay
Construit assez tardivement, vers 1770, le château de Buzay est un des meilleurs exemples de la richesse, de la délicatesse et de l'équilibre qui fait du 18e siècle français une référence artistique universelle.
A une époque où le port de Buzay est en pleine expansion dans ses relations avec le Nouveau Monde, tissant de solides liens, Pierre Etienne Harouard, armateur, conseiller et secrétaire du roi, fait construire le château de Buzay.
Bâti à la mesure de la richesse de l'armateur, l'édifice, compact à première vue, a été construit dans un style Louis XVI. Cela se caractérise par des lignes parfaitement proportionnées (héritées des maîtres de la Grèce Antique) que viennent adoucirent de multiples détails d'une grande finesse. Parmi ceux-ci, on relèvera la présence, sur le fronton de la façade nord, d'une allégorie marine, qui est sans aucun doute un clin d'oeil au métier d'armateur exercé par le propriétaire des lieux.
L'intérieur du château est de même tenue que la façade. Son mobilier (boiseries, beaux meubles, portraits de famille et escalier à rampe en fer forgé) qui a conservé tout son lustre d'antan est en accord parfait avec la décoration intérieure.
Le parc, quand à lui, constitué d'un réseau d'allées qui forment des figures géométriques et des ronds points entrecoupés de chambres de verdure et de pièces d'eau, a été conçu d'après le traité « la théorie et la pratique du jardinage » de Dézallier d'Argenville qui voit dans le logis le centre du paysage autour duquel tout le reste (parcs et champs) doit s'ordonner géométriquement.
Ce parc est, d'ailleurs, classé « Monument Historique » depuis 1950.

Le château de la Gataudière
On en viendrait presque à se demander lequel des deux, du château ou de la vie du personnage illustre qui y naquit, est le plus intéressant.
En effet, cette magnifique demeure, au style architectural typique du 18e siècle, est la maison natale de François Fresnau.
François Fresnau...Mais qui est-ce ?
Ingénieur du roi, disciple de Vauban, François Fresnau passa 15 ans de sa vie à Cayenne pour y bâtir les fortifications. De ce long séjour, il ramena dans ses malles un arbre qui allait, peu à peu, prendre une grande importance en Europe: l'hévéa, l'arbre à caoutchouc.
Si cette découverte et son importation ont contribué à rendre François Fresnau (un peu) célèbre, sa deuxième « découverte » embarquée dans sa malle, puis plantée en Saintonge, l'aurait définitivement inscris dans la postérité: la pomme de terre.
Malheureusement pour lui, elle ne sera vulgarisé que onze ans plus tard par...Parmentier. A l'image du nom de ses actuels propriétaires, le prince et la princesse Murat de Chasseloup Laubat (dont la parenté est en lignée directe avec les familles Murat-Chasseloup et Laubat-Bonaparte grâce au jeu des mariages et des alliances), le château a conservé l'image de son illustre passé grâce au mobilier et aux décors muraux qui sont d'origine.
Témoin du faste d'antan, cette demeure a conservé son salon d'honneur aux pierres sculptées, sa salle à manger en boiserie, son salon aux murs recouverts d'une étoffe de soie brochée à riches ornements (brocatelle) ainsi que ses galeries voûtées en pierre et en marbre.
Le fronton du pavillon central présente des décorations qui rappellent ce qui a fait la richesse de cette région : les huîtres, le vin et le sel.
Par ailleurs, une exposition sur l'histoire des transports (transports hippomobiles et navals) est également présentée au sein du château.

Le château de Beaulon
C'est à la fin du règne de Louis XI, vers 1480, que la famille de Vinsons fait ériger ce château.
Au moment de sa construction, l'architecture est arrivée à une période charnière de son évolution qui annonce la grande et riche période de la Renaissance.
Cependant, comme on peut le constater en regardant la façade nord de l'édifice, qui, exceptés les bâtiments se trouvant de part et d'autre, a conservé le style initial de la construction, l'architecture a été fortement marquée par le style gothique flamboyant.
Très bel exemple d'une architecture médiévale arrivée à son paroxysme, la lucarne gauche de la façade, qui est ornée de motifs floraux sculptés (chou frisé) et dont les pinacles sont hérissés de petits crochets, est l'élément central de la composition de cet ensemble.
Le contraste, qui l'oppose aux lignes classiques du style Renaissance de la lucarne de droite, met en valeur, à la fois, la différence entre les deux courants architecturaux, sans que cela ne nuise pour autant à l'ensemble, et l'évolution du style que peut connaître une bâtisse ayant traversé cinq siècles.
Ce château, que les Evêques de Bordeaux utilisèrent comme résidence au cours du 18e siècle, est à présent inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.


Le château de Neuvicq
C'est à partir d'une église de style roman, construite au 12e siècle, que Guillaume de Neuvicq et son fils font construire ce qu'on appelle un « fortalicum » (un édifice fortifié), ce qui leurs permait de devenir les vassaux de l'évêque d'Angoulême.
Avec la Guerre de 100 ans, la lignée des Neuvicq disparait et le « fortalicum » est partiellement détruit.
Le fief est repris en 1420 par une branche de la famille Larocheandry. Un château est de nouveau édifié en lieu et place de l'église romane d'origine en 1500.
Il est de style pré-Renaissance, comme on peut le voir avec le corps de logis actuel.
Il sera ensuite reçu en héritage par la famille des de Goth, des Montespan (mari de la célèbre marquise), avant de connaître plusieurs propriétaires, souvent incapables de l'entretenir.
Promis à la destruction, il est sauvé in-extrémis par le maire de Neuvicq qui le fait racheter par la commune en 1904. 


LES ÉDIFICES RELIGIEUX

L'abbaye de Trizay
Cet ensemble monastique médiéval a été fondé au 11e siècle par un seigneur de Tonnau-Charente et aurait été, dès l'origine, une dépendance de la grande abbaye bénédictine de la Chaise-Dieu en Auvergne.
La construction de l'ensemble débute vers 1100, par l'église, pour s'échelonner tout au long de la première moitié du 12e siècle.
Le plan de ce prieuré répond aux caractéristiques traditionnelles de ce genre d'édifice au Moyen-Âge.
La salle capitulaire (la salle où se réunit tous les jours la communauté religieuse), construite contre l'église dans l'aile orientale vers 1150, est bien plus tardive que l'édifice. Le plafond de cette salle, tel qu'on le voit aujourd'hui, n'est pas le plafond d'origine. Sans doute de facture très simple, il a été remplacé, au 13e siècle, par celui que l'on peut contempler de nos jours et qui se constitue de 6 voûtes en croisée d'ogives.
Lieu de repas et de silence, le réfectoire a conservé sa fonction. Seul le moine, qui prend place dans une chaire ou dans une niche pour lire un passage des évangiles, pendant que les autres prennent leur repas en commun dans un mutisme absolu, a le droit à la parole. Cette grande pièce, qui est la plus éloignée de l'église, a subi de grandes transformations au 15e siècle. Elle a été surélevée pour pouvoir être couverte de trois grandes voûtes sur croisée d'ogives, dont les voûtains furent décorés de peintures représentant les symboles des évangélistes).
Du réfectoire initiale construit au 12e siècle, les deux fenêtres les plus orientales ont été conservées, tout comme la banquette en pierre qui ceinturait, à l'époque, l'ensemble de la salle et dont il ne nous reste, aujourd'hui, que des tronçons.
Le mur occidental, sorte d'arc de triomphe, à trois baies aveugles, date des origines de l'ensemble monastique.

L'abbaye de Fontdouce
L'histoire de cette abbaye n'a cessé d'osciller, au fil des siècles, entre anonymat et rayonnement.
Tout commence en 1111, sur les bords d'un ruisseau appelé la « Fontaine Douce », avec la fondation d'un petit monastère.
Ce monastère de style roman, dont la sobriété de l'architecture de la chapelle basse est en parfaite adéquation avec la règle cistercienne (qui exige un mode de vie austère) que suivent les moines qui l'occupent, est resté sous cette forme pendant tout le 12e siècle.
Lorsque Saint Louis y fait étape accompagné d'Aliénor d'Aquitaine, à la fin du 12e siècle, celle-ci tombe sous le charme de cet austère monastère et décide de lui octroyer de larges dons.
Grâce à ceux-ci, le monastère se dote, dès le siècle suivant, d'un second monastère de style gothique attenant au premier. A partir de ce moment, l'abbaye commence à connaître un développement croissant et, peu à peu, étend son influence sur la région. Arrivée à son apogée, l'abbaye rayonne même sur 100 kilomètres alentours, possédant son propre port et des salines sur la côte. Enrichissement, développement, dépendance qui s'accroissent vis à vis du pouvoir temporel...
Il n'en faut pas moins pour qu'au 16e siècle, lorsque les guerres de religion éclatent, l'abbaye fasse partie des cibles privilégiées.
Guerres de religion, révolution (pendant laquelle le réfectoire et d'autres bâtiments disparaissent), quand les derniers moines quittent l'abbaye, en 1793, celle-ci n'est plus que plaies et destruction. Elle n'est pas reconstruite pour autant, et un an plus tard elle est vendue comme Bien National et tombe dans l'oubli (elle devient une propriété agricole).
Ce n'est qu'en 1820 qu'elle ressort de l'anonymat quand la famille des propriétaires actuels la rachète puis entreprend de la restaurer à partir de 1970.
Depuis, elle a entièrement été classée « Monument Historique », en 1986.

L'abbaye-aux-Dames de Saintes
Fondée au 11e siècle par Geoffroy Martel, comte d'Anjou, et son épouse Agnès de Bourgogne, l'abbaye-aux-Dames de Saintes a été le premier monastère de femmes de Saintonge.
Dès sa consécration en 1047, cette abbaye dédiée à la vierge connait richesse et puissance et voit son pouvoir temporel s'étendre considérablement, l'importance de ses fondateurs y étant pour beaucoup !
Abbaye « de luxe », les trente abbesses qui se sont succédées à sa tête pour la diriger, sont toutes issues de la noblesse : Agnès de Barbezieux (1134-1174), Françoise I de la Rochefoucault (1557-1606), Françoise II de Foix (1606-1666)...
Conscientes de l'importance du site, elles n'ont eu de cesse de l'embellir comme on peut le constater aujourd'hui en visitant les ruines du cloître qui date des 13e et 15e siècles, le couvent et la salle capitulaire du 17e siècle ou la façade et son clocher qui font partie des plus beaux fleurons de l'Art roman du 12e siècle.
C'est l'une des rares abbayes qui a connu une période de prospérité aussi longue, 740 ans. Mais comme beaucoup d'autres édifices religieux, c'est avec la Révolution que son activité monastique cesse. Elle devient une prison avant d'être transformée en caserne, par un décret impérial de 1808.
Rachetée par la ville en 1924 pour la restaurer, elle est rendue au culte en 1939.


Abbaye Royale de Saint-Jean-d'Angély
Selon la légende, la tête de Saint Jean-Baptiste aurait été récupérée par un moine, Félix, à Alexandrie puis ramenée par bateau à Angoulins (au sud de La Rochelle) où le roi Pépin la reçoit, après avoir été averti en songe de son arrivée.
Transportée à Angeracum, la fabuleuse relique est placée dans un monastère fondé pour la recevoir et la conserver. Comme bien souvent, un village s'est développé autour du monastère.
Angeriacum devient alors Saint Jean d'Angéry, puis Saint Jean d'Angély.
Mais ce village n'a connu la tranquillité qu'un court moment puisqu'il est victime par trois fois (en 850, 860 et 876) d'attaques de vikings qui se sont installés non loin de là, à Taillebourg.
Attaques au cours desquelles le monastère est détruit et la relique perdue. Vers 940-941, le roi Louis IV d'Outremer décide, à son tour, de construire une abbaye à Saint Jean d'Angély. Cette dernière est officiellement fondée en 1010 et devient une étape incontournable du chemin pour Saint-Jacques de Compostelle. Les années qui suivent sont synonyme de prospérité et de puissance pour l'abbaye mais la Guerre de Cent Ans marque un nouveau coup d'arrêt pour le développement de la région, qui est le théâtre de violents affrontements.
Saint Jean d'Angély, pillée et occupée par les anglais, n'est libérée qu'en 1372 par Du Guesclin. Cette période de trouble n'empêche cependant pas l'édification d'une abbatiale gothique.
Après la Guerre de Cent Ans, ce sont les guerres de religions qui frappent de plein fouet la ville, devenue l'un des principaux bastions de la Réforme au 16e siècle. Au cours des affrontements, entre 1562 et 1568, l'abbatiale de l'abbaye est détruite et la ville capitule face à Charles IX avant de tomber entre les mains du Prince de Condé, chef huguenot, en 1576. Une nouvelle abbatiale, provisoire celle-ci, sort de terre entre 1608 et 1615 ; mais, comme chacun le sait, le provisoire ne dure jamais...et lorsque la ville, devenue huguenote, plie devant le roi Louis XIII, l'abbaye est une nouvelle fois pillée et dévastée.
Après une période noire, pendant laquelle Saint Jean d'Angély perd tous ses droits, en représailles de sa période huguenote, elle est absoute par Louis XIV et peut profiter d'une nouvelle période de prospérité grâce au commerce des eaux-de-vie.
L'angérien ayant la tête dure, l'abbaye est de nouveau reconstruite entre 1622 et 1772. Cependant, avec la Révolution, les travaux concernant l'abbatiale (travaux débutés en 1741) sont interrompus et restent inachevés ne nous laissant que ses tours.
Avec le temps, l'abbaye a enfin retrouvé la paix et a été classée Monument Historique.
Aujourd'hui, sa visite permet de découvrir l'ensemble des bâtiments où vivaient les moines : la salle des hôtes, le salon de l'abbé, le réfectoire et les cellules.

Eglise Saint Pierre d'Aulnay
L'église Saint-Pierre d'Aulnay fait partie du Patrimoine mondial de l'UNESCO et pour cause, c'est certainement l'église romane la plus belle et la plus « pure » de France. Elle a été, et reste, une étape incontournable sur le chemin qui mène à Saint Jacques de Compostelle.
Elle a été construite au 12e siècle dans le pur style roman poitevin des édifices à bas-côtés.
Le contraste qui s'impose au visiteur lorsqu'il passe de l'extérieur de l'édifice à l'intérieur est saisissant.
La façade de l'église est riche en ornementations et en sculptures, par exemple la représentation du « Sermon Saintongeais », le combat des vices et des vertus, composé par de grandes figures sur les pierres qui forment la voûte centrale (les voussures) du portail.
L'intérieur, auquel on accède par l'un des deux magnifiques portails (à l'ouest et au sud), est d'une pureté et d'une simplicité de lignes, tout aussi impressionnant.
Dans cet espace épuré, seuls les chapiteaux présentent des motifs sculptés, aussi divers que variés.
On peut y admirer des scènes historiées, Dalila coupant les cheveux de Samson, des motifs d'animaux et même, des motifs grotesques.
Fait rarissime pour un édifice conservé de cette époque, on peut encore distinguer des traces de couleurs sur les tympans sculptés qui ornent les deux portails aveugles.


 

( http://www.easyvoyage.com/france/les-tresors-de-saintonge-5189 )