VEF Blog

Titre du blog : M E S C H E R S
Auteur : meschers
Date de création : 19-05-2010
 
posté le 04-10-2010 à 18:49:59

Tempête Xynthia

La tempête Xynthia est une dépression météorologique majeure qui a balayé plusieurs pays européens entre le 26 février et le 1ermars 2010, causant un épisode de vents violents. Le système, en provenance des régions subtropicales mais de type frontal, a principalement touché l'Espagne (Îles Canaries, Galice, Asturies et Pays basque), le Portugal, la France (Aquitaine, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et Normandie), la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne et dans une moindre mesure, le Royaume-Uni, la Scandinavie et les pays bordant la mer Baltique.

Son passage a causé la mort de 65 personnes et de nombreux dégâts matériels. En France, la conjonction de vents violents et de fortes marées a donné lieu à une onde de tempête qui a occasionné d'importantes inondations dans certaines régions littorales, principalement en Charente-Maritime, en Vendée et dans les Côtes-d'Armor. La tempête Xynthia est considérée comme une des plus violentes et des plus meurtrières depuis les deux tempêtes de décembre 1999.

Le nom Xynthia provient d'une liste de noms utilisée depuis 1954 par l’Université Libre de Berlin (ULB) pour nommer les tempêtes synoptiques qui affectent l'Europe. Son usage s'est répandu aux autres pays du continent depuis cette époque. Depuis 2002, l’ULB utilise des noms suggérés par le public qui doit payer un certain montant servant au financement de l'observatoire météorologique de l’université. La liste est renouvelée annuellement et c'est un certain Wolfgang Schütte qui suggéra Xynthia.


Dès le 23 février au soir, suite aux informations reçues des satellites GOES 12, Meteosat 9 et NRL, Météo France évoque pour la première fois une dépression, située en plein cœur de l'Atlantique sur le tropique du Cancer et vers 30 degrés de longitude Ouest, et susceptible de se transformer en tempête. Le 25 février, des images prises par le satellite Eumetsat laissent apparaître le creusement rapide de cette dépression au large de l'archipel portugais de Madère, dans l'Atlantique subtropical. Les observations permettent de distinguer très rapidement une anomalie d'altitude avec décrochage de basse tropopause, en lien avec une inflexion du courant-jet. L'intensification du creusement de la dépression conduit les services météorologiques espagnols, portugais et français, à lancer une procédure d'alerte pour les zones menacées devant l'imminence de ce que les météorologistes appellent un cyclone extratropical de type « bombe » ou cyclogénèse frontale explosive. Ce terme ne doit cependant pas être confondu avec celui de « cyclone » (dans le sens de cyclone tropical) qui est un phénomène régi par des mécanismes différents, même si l'intensité des vents peut parfois être comparable. Ainsi, une tempête de type « bombe » tire son énergie de l'atmosphère, tandis que les cyclones tropicaux tirent leur énergie de la température de la mer.

La dépression, baptisée « Xynthia » par les météorologues allemands, remonte peu à peu des régions subtropicales, advectant au passage des masses d'air sahariennes. Ce phénomène est ressenti dans les régions traversées par la tempête par une douceur inhabituelle peu avant l'arrivée des premières rafales. Le 26 février, elle approche des Îles Canaries, où elle cause quelques dégâts matériels. La cyclogénèse s'accentue tandis que la tempête, qui continue à se creuser (968 hPa) remonte le long des côtes du Portugal, poursuivant vers la mer Cantabrique et le golfe de Gascogne. Dans un communiqué, l'agence météorologique espagnole (AEMET) parle d'une tempête « rapide, intense et profonde » caractéristique des systèmes appelés « cyclogénèses explosives ».

Le centre dépressionnaire atteint le golfe de Gascogne dans la soirée du 27 février, apportant des températures très douces par effet de foehn sur le Pays basque où on observait jusqu'à 25°C, avant de pénétrer dans les terres le 28 février aux alentours de 2 heures du matin, sans toutefois se combler immédiatement. De puissantes rafales de vent et des vagues hautes de plusieurs mètres associées à une marée de fort coefficient provoquent un phénomène de surcote dans plusieurs régions du littoral français (essentiellement Charente-Maritime et Vendée). La rupture de plusieurs digues conduit à de graves inondations dans plusieurs communes. En marge du système, on relève des vents violents dans la vallée du Rhône et sur les contreforts alpins.

La tempête atteint la région parisienne le matin du 28 vers 6 heures. Les vents les plus forts se décalent vers les régions du Centre, la Normandie et le Nord-Pas-de-Calais, atteignant également le Royaume-Uni. Au cours de l'après-midi, la tempête atteint la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Scandinavie. Durant la journée du <abbr>1er</abbr> mars 2010, elle se termine en engendrant une tempête sur la partie sud de la mer Baltique.

Devant l'imminence d'une tempête potentiellement dévastatrice, les services de Météo-France placent quatre départements en alerte rouge (niveau maximum) dans la journée du 27 février : la Charente-Maritime, la Vendée, les Deux-Sèvres et la Vienne ; 69 départements sont placés en vigilance orange. C'est la deuxième fois qu'un avis de vigilance rouge est mis en place pour des vents violents depuis la mise en place du dispositif en 2001.

La tempête frappe la France dans la nuit du 27 au 28 février et une partie de la journée du 28. Elle y fait au moins 53 victimes, dont 35 dans le seul département de la Vendée, et de nombreux déplacés suite aux inondations. Des rafales de vent à 160 km/h (Île de Ré) et même 161 km/h dans les Deux-Sèvres, voire 200 km/h sur les crêtes des Pyrénées (242 km/h au Pic du Midi) sont enregistrées localement, tandis qu'au pied des Pyrénées dans la vallée de l’Adour, un phénomène de foehn très important fait grimper les températures à plus de 22 <abbr>°C</abbr> autour de minuit CET, ou encore 19 <abbr>°C</abbr> à Bordeaux (contre une moyenne nationale autour de 10 <abbr>°C</abbr>, et <abbr>°C</abbr> dans le Finistère atteint par le front froid et d’importantes précipitations).

Le littoral charentais et vendéen apparaît comme le plus durement touché par ces conditions extrêmes (131 km/h aux Sables-d'Olonne, 133 km/h à La Rochelle, 137 km/h à Royan, 140 km/h à Saint-Agnant et 160 km/h à Saint-Clément-des-Baleines), sans que l'intérieur des terres soit pour autant épargné (132 km/h à Châteauroux, 127 km/h à Nangis, 122 km/h à Auxerre, 126 km/h à Niort, 123 km/h à Poitiers, et 136 km/h à Metz).

La conjonction de la tempête, de marées de fort coefficient (102) et la pleine mer, conduit à la rupture de plusieurs digues dans plusieurs localités, conduisant à de fortes inondations dans les départements de Vendée (La-Tranche-sur-Mer, L'Aiguillon-sur-Mer, La Faute-sur-Mer), de Charente-Maritime (Aytré, Fouras, Châtelaillon, Boyardville, La Rochelle) ou de Gironde (Andernos, Cap-Ferret).

Les îles d' Oléron, de , d'Aix et Madame, sont particulièrement touchées.

Sur Ré, les digues ayant cédé en plusieurs points, les communes de La Couarde, Saint-Clément-des-Baleines et des Portes-en-Ré sont en partie inondées, les villages de la côte nord, dotés de ports, subissent également l'intrusion de la mer principalement à La Flotte ou l'on déplore deux décès. Deux chalands d'ostréiculteurs sont fortement endommagés, l'un à quai et l'autre retourné dans l'eau au port de Saint-Martin-de-Ré, les zones ostréicoles tant en mer qu'a terre sont partiellement détruites. Les passages reliant l'île principale aux presqu'îles de Loix et d'Ars sont noyés au Martray et dans les marais salants. Sur l'île, de nombreux dégâts matériels sont à déplorer et la ligne de côte, falaises et dunes, a nettement reculé.

La surcote atteint une valeur exceptionnelle de près de 1,50 mètres sur les côtes vendéennes et charentaises du fait de la conjonction de trois facteurs : de forts coefficients de marée (102 contre 77 au moment du passage de la tempête Martin en 1999), l'influence du creusement dépressionnaire, agissant comme un « aspirateur » soulevant l'océan, et l'effet des vents de surface poussant la houle vers le littoral. Elle est également ressentie dans certains quartiers de Bordeaux (Bastide) et de sa grande périphérie (Saint-Louis-de-Montferrand). Des phénomènes similaires, mais de moindre intensité, sont relevés dans les Côtes-d'Armor (Guingamp, Jugon-les-Lacs) et dans la Manche (Granville). Surpris par la brusque montée des eaux, plusieurs dizaines d'habitants se hissent sur les toits de leurs maisons et doivent être secourus par des hélicoptères de la protection civile.

Le bilan humain apparaît comme particulièrement élevé : nombre de victimes ont péri du fait des inondations liées à la tempête. On dénombre 35 morts dans le seul département de la Vendée (dont 29 sur les communes de L'Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer), 12 dans le département de la Charente-Maritime, 2 en Loire-Atlantique, 2 en Pyrénées-Atlantiques, 1 dans le département des Hautes-Pyrénées et 1 dans l'Yonne. Les dégâts matériels sont également importants dans certaines régions (toitures arrachées, éboulements, chutes d'arbres et dégâts des eaux notamment).

Le trafic est fortement perturbé sur plusieurs axes routiers et la frontière franco-espagnole provisoirement fermée, contraignant plus de 1200 routiers à passer la nuit sur des aires d'autoroutes dans les Pyrénées-Atlantiques et les Landes. Les ponts reliant les îles de Ré et d'Oléron, mais aussi le pont d'Aquitaine à Bordeaux sont momentanément fermés à toute circulation au plus fort de la tempête. Le trafic ferroviaire à destination de Bordeaux, de La Rochelle, de Nantes ou de Limoges est également perturbé (la ligne entre La Rochelle et Rochefort est hors service jusqu'à fin mars 2010, la voie étant abimée). À Paris, de nombreux vols Air France sont annulés par mesure de précaution.

Aux Sables-d'Olonne (Vendée) le remblai qui était en travaux à ce moment-là subit des dégâts considérables. Des glissements de terrain sont constatés et le trottoir est détruit sur une longueur importante. Lors de la marée haute du 28 février (4 heures du matin), 30 à 40 cm d'eau recouvraient la route. La piscine qui était en dessous du niveau de la marée aux Sables a été remplie d'eau.

Au matin du 28 février, près d'un million de personnes sont privées d'électricité, dont 400 000 dans le grand ouest (100 000 en Vendée et autant en Charente-Maritime), 325 000 dans les régions du centre et 80 000 en Aquitaine.

Dans plusieurs régions, comme en Bretagne, les dégâts proviennent également de la crue des rivières.

Dans une allocution prononcée à la suite d'un réunion de crise, le chef du gouvernement François Fillon parle de « catastrophe nationale ». La venue du président de la République Nicolas Sarkozy, du ministre de l'intérieur Brice Hortefeux, du ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo et du secrétaire d'état aux transports Dominique Bussereau en Vendée et en Charente-Maritime est effectuée le 1er mars.

Un arrêté de catastrophe naturelle a été publié au Journal Officiel le 3 mars 2010, pour les 4 départements de Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vendée et Vienne. Un avis devrait suivre pour le département de la Loire-Atlantique.

Les premières estimations sur le coût de la tempête Xynthia pour les compagnies d'assurances françaises sont évaluées à 1 milliard d'euros, soit nettement moins que la tempête Klaus[81]. Selon la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA), la tempête Xynthia, coûterait « au minimum 1,2 milliard d'euros aux assureurs.». cette estimation a été portée à 1,5 milliard d'euros en avril 2010 (800 millions d'euros pour les conséquences du vent et 700 millions pour les inondations). Cette annonce  a été faite par les assureurs alors que l'État venait de mettre en place sa cellule d'indemnisation amiable pour les victimes de la tempête situées dans les zones noires. La FFSA a aussi rappelé que le remboursement se fera sur la base de la valeur de construction de la maison avant la tempête, et que les assureurs couvraient les aléas naturels de type catastrophes naturelles, « sauf les effets du vent » .

 

 

Réseau électrique

Au matin du 28 février, plus d'un million de foyers sont privés d’électricité, dont 320 000 dans l'Ouest et 375 000 en Auvergne, Centre et Limousin, selon un communiqué d'ERDF, filiale de distribution d'Électricité de France. 1 500 agents sont mobilisés pour rétablir le réseau.

 

 

Les stations de ski

Christophe Merlin, secrétaire général de la préfecture des Hautes-Pyrénées, annonce que « de 20 % à 80 % des équipements suivant les stations » ont été détruits par les vents violents de 200 km/h. Certaines stations seront obligées de fermer jusqu'à la fin de la saison dont Hautacam .

 

Installations portuaires

La montée des eaux a fait se décrocher les pontons d'amarrage dans plusieurs ports de plaisance (dont celui des Minimes à La Rochelle, ou encore aux Sables-d’Olonne), les faisant dériver et s’agglutiner en même temps que les bateaux accrochés sur les pontons plus près des quais, voire passer par-dessus. Dans le port de la Rochelle, on retrouve des bateaux empalés au dessus des poteaux d'amarrage de ces pontons, les passerelles d'accès sont décrochées et tombent directement dans l’eau, certains pontons sont inutilisables. Les plus petites embarcations simplement ancrées s'agglutinent sur les berges, causant des dégâts dans les coques et les quilles.

En Vendée, les chenaux entre bassins ont parfois été endommagés, ainsi que les passerelles bitumées qui les surmontent, soulevées par la pression de l'eau et des vagues.

 

 

Digues et quartiers inondés.

Des brèches se sont formées dans les digues protégeant le littoral du marais vendéen, ou celles-ci ont été submergées, permettant à la haute mer d'envahir des terres situées sous le niveau des marées hautes de vives eaux . L'effet du courant a accentué les brèches rapidement, provoquant de graves inondations dans des quartiers habités et occasionnant de nombreuses victimes. Ces dernières n'ont pu trouver secours dans les étages, les maisons de la région vendéenne étant souvent construites de plain-pied avec un toit à faible pente, sans aucun étage ni grenier : la seule issue pour ceux qui ont été surpris était de parvenir à s'échapper de leur maison à temps, ou à se réfugier sur le toit.

Au matin du 1er mars, une soixantaine de maisons dans les communes les plus touchées du littoral vendéen se trouvent noyées sous plus de deux mètres d’eau sans que les plongeurs-sauveteurs ne parviennent à les visiter pour les évacuer. Certains de ces quartiers inondés derrière les digues ne connaîtront pas de retrait des eaux avant plusieurs jours (malgré les pompages mis en place par la sécurité civile) en raison des coefficients de marée qui atteindront leur pic le plus élevé dans la journée du lundi 1er mars, mais aussi à cause des précipitations qui ont repris dimanche soir et lundi matin.

 

 

Agriculture

Environs 40.000 hectares de terres agricoles ont été submergées par de l'eau de mer en Charente-Maritime  et 12.000 hectares en Vendée.

 

 

Voies ferrées

La voie ferrée entre Saintes et La Rochelle, partiellement posée sur une digue en bordure de mer, a été endommagée, causant des annulations de trains avant réparations, puis des retards. Les réparation nécessiteront un mois d'interruption de circulation entre la Rochelle et Rochefort.

 

 

Les quartiers inondés de L'Aiguillon-sur-Mer et de La Faute-sur-Mer dans lesquels habitaient la majorité des victimes françaises sont situés sur des terrains qui servaient autrefois à l'activité agricole et étaient donc peu habités. À partir des années 1960 l'urbanisation du littoral a entraîné la transformation de ces terrains en zones constructibles, souvent du fait de services de l'État peu enclin à résister à la pression urbanistique des côtes françaises, puis du fait des municipalités quand ces décisions sont devenues de leur ressort.

Le 16 mars, lors d'une nouvelle visite à La Rochelle, Nicolas Sarkozy annonce son intention de ne pas laisser s'installer les victimes (et les futurs acquéreurs) « dans des maisons situées dans des lieux où il y a des risques mortels ».

Le 7 avril 2010, le gouvernement français annonce le retour prochain à l'état naturel de trois secteurs en Vendée, concernant 915 logements, et de dix secteurs en Charente-Maritime, concernant 595 logements. Ces « zones noires » sont définies comme des « zones d'extrême danger où les risques peuvent être mortels ». Par ailleurs, des zones exposées au risque mais pouvant être protégées, seront appelées « zones jaunes » dans lesquelles des prescriptions seront imposées, dont des systèmes d'alerte, d'évacuation, de prescriptions techniques sur des bâtiments ou de protections collectives. La ville de La Faute-sur-Mer apparaît comme la plus touchée par ces mesures, 674 maisons — représentant environ 25% de l'habitat — étant concernées. Ces décisions ont provoqué un mélange de colère et d'abattement chez de nombreux riverains, désireux de trouver des responsables .

Dans le même temps, le gouvernement annonce un plan de renforcement des digues au niveau national. Un pré-rapport portant sur les causes des ruptures des digues devrait être rendu public, indiquant les travaux à entreprendre de toute urgence. De plus, d'autres objectifs sont annoncés comme accélérer les décisions arrêtant les plans de prévention des risques (PPR), mieux faire respecter les PPR dans les décisions individuelles d’urbanisme, sanctionner plus fortement les manquements aux règles édictées, renforcer la prise en compte du risque dans les règles de constructibilité derrière les digues et améliorer encore le dispositif d’alerte. Dans le cadre de la mission, des éléments de réponse devraient être apportés aux questions suivantes : quelle maîtrise d’ouvrage pour ces digues ? Quelle est la pertinence de la construction de digues en dehors des zones urbanisées ? Et plus généralement quelle stratégie de gestion du trait de côte retenir ? Enfin, la mission devrait établir une proposition des réfections prioritaires des digues existantes et d’un plan de financement sur cinq ans. Elle pourrait en outre proposer des dispositifs juridiques et financiers pour traiter le cas des immeubles existants pour lesquels il existe une menace importante.

Au niveau régional, la Région des Pays de la Loire a voté à l’unanimité un plan d’urgence régional d’un montant de 20 millions d’euros. Celui-ci se décompose en 4 volets. Un premier (1,8 millions d’euros) à l’égard des familles et des communes sinistrées. Un second (7,5 millions d’euros) visant à relancer l’activité économique, par la mise à disposition d’un fond d’avance pour les entreprises, les commerçants et les artisans. Un fond d’investissement régional a également été mis en place pour l’exécution de travaux hydrauliques dans le marais poitevin. Le troisième volet est consacré au financement de la reconstruction des infrastructures de protection du littoral, pour un montant global de 10,7 millions d’euros. Enfin, le 4ème volet vise à prendre des mesures pour l’avenir, notamment par la mise à jour des Plans de Prévention de Risques et d’Inondation et la redéfinition des Plans Locaux d’Urbanisme. En plus de ce « plan tempête », la région des Pays de la Loire a proposé l’élaboration d’un Contrat Exceptionnel de Solidarité Territorial pour les communes les plus touchées, à savoir : L'Aiguillon-sur-Mer, La Faute-sur-Mer et La Tranche-sur-Mer. Ce contrat conditionné à l’existence d’une intercommunalité de ces trois communes s’articule autour de 4 axes : soutien aux acteurs économiques, soutien aux investissements publics, protection et valorisation de l’environnement et ingénierie et concertation.

Un mois après l'annonce de l'établissement de « zones noires » — souvent très critiquées par la population locale — une association de victimes s'est constituée, déposant plusieurs recours devant le tribunal administratif de Poitiers contre la délimitation des zones publiées par le préfet de Charente-Maritime. Plusieurs manifestations ont été organisées, dont une marche symbolique sur le pont de l'île de Ré .

La plainte se fonde sur un supposé « excès de pouvoir » et vise une demande de référé-suspension afin de mettre en attente l’application des décisions liées à ces zones — devenues zones de solidarité suite à la nouvelle dénomination de l'État durant le mois d'avril. La décision du tribunal du 1 juin 2010 rejette la requête contre la délimitation des zones noires mais demande au préfet de délivrer les documents ayant conduit aux zonages sous peine de 500€ d'amende par jour de retard .

Dans le même principe, l’Association des victimes des inondations de La Faute-sur-Mer (Avif) a obtenu auprès du tribunal administratif (TA) de Nantes que lui soient communiqués les documents concernant l’élaboration des zones noires dans un délai de quinze jours. Or au bout de ce délai impartie, Renaud Pinoit de l'association dénonce que la préfecture a tardé à nous transmettre un document qui, de surcroît, ne correspond pas à ce que nous attendions. En tout et pour tout, la préfecture de Vendée a communiqué aux sinistrés une note de synthèse de huit pages, rédigée après l’annonce du zonage. Donc le président de l'Avif, Yannick Lange, annonce fin mai qu'un nouveau référé a été déposé auprès du TA de Nantes car l'association attend toujours les rapports d’experts dont les jugements de ceux-ci ont inspiré les décisions de création des zones.

Le ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo et la secrétaire d'Etat à l'Écologie Chantal Jouanno, lors de la visite du 14 avril, ont rappelé que les zones de solidarité doivent permettre le rachat des biens par deux méthodes, soit à l'amiable soit par une procédure d'expropriation arbitrée par les tribunaux. Dans ce cas, si après enquête, on s'aperçoit que le risque pour la vie des gens n'est pas avéré, il ne devrait théoriquement pas y avoir d'expropriation.

Dans le même temps, plusieurs familles de victimes se sont réunies pour déposer une plainte conjointe contre X auprès du procureur de la République des Sables-d’Olonne. Cette plainte visera les délits d’homicide involontaire, de mise en danger de la vie d’autrui, d'abstention de mesures prises pour combattre un sinistre et de prises illégales d’intérêt. Cette action vient appuyer l'enquête préliminaire ouverte après la catastrophe par le procureur de la République des Sables-d’Olonne.

La mission d'information de l'Assemblée nationale qui fut constituer début avril pour déterminer les raisons des dégâts causés par Xynthia ont demandé le 28 mai 2010 une audience au Premier ministre pour évoquer les conditions dans lesquelles a été réaliser le zonage suite à une non compréhension de certains élus et habitants sur cette délimitation. La mission annonce que la situation entre l'État et les incompris risque d'exploser avant même les conclusions du rapport.

Suite au mécontentement général des élus et des habitants des zones sinistrés, le gouvernement annonce début juin 2010 qu'il n’y aura pas de destructions massives de maisons en Charente-Maritime et en Vendée. L'État assure que si des propriétaires souhaitent partir alors leurs maisons seront racheter à leur valeur d'avant tempête plus 10% et seront détruites, c'est une démarche au cas par cas. En revanche, si au bout de l'enquête public qui va durer plusieurs mois, certaines personnes habitent encore dans des maisons à risque alors ces propriétaires devront partir sous des mesures de démolition radicale. Enfin l'État reconnaît par l'intermédiaire de Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement que nous avons fait une erreur de communication.

 

Les premiers rachats à l’amiable de maisons de sinistrés de la tempête Xynthia par l’État ont été réalisés en Vendée à partir du lundi 9 août 2010 et ceux de Charente-Maritime ont commencé fin juillet 2010.

Conforment au zonage établi le 8 avril 2010, les propriétaires de maisons sinistrées de La Faute-sur-Mer et L'Aiguillon-sur-Mer ont accepté les estimations de l’État attendent pour certains depuis près de trois mois de pouvoir signer l’acte de vente définitif de leur bien à l’État. Ces indemnisations sont couvertes par le fonds de prévention des risques naturels majeurs dits fonds Barnier.

Suite au mécontentement général lors de la publication du premier zonage, celle-ci sera revue après le passage de deux experts de l’État. Ce deuxième zonage sera présenter en automne lors d’une enquête publique, la zone définitive qui sera vouée à retourner à l’état naturel. Si leurs propriétaires n’ont pas choisi la solution de vente à l’amiable à l’État, les maisons situées dans cette zone feront l’objet de la procédure légale d’expropriation.


( http://fr.wikipedia.org/wiki/Temp%C3%AAte_Xynthia )

 

Commentaires

jupi le 05-10-2010 à 18:59:45
que de dégâts ,merci bel articlesmiley_id117184