La Corderie royale - Centre International de la Mer est un vaste ensemble muséal situé dans le cœur historique de Rochefort, ville bénéficiant du prestigieux label de "villes et pays d'art et d'histoire", au patrimoine urbain d'une exceptionnelle richesse historique, architecturale et culturelle.
Rochefort, qui est également une station thermale, est une cité touristique riche de près d'une dizaine de musées, située à 30 kilomètres au sud de La Rochelle, ville avec laquelle elle partage de plus en plus ses atouts historiques et culturels.
Le site de la Corderie royale qui abrite le Centre International de la Mer est un vaste espace muséographique qui fait partie du Grand Arsenal de Rochefort, haut lieu de l'animation historique, culturelle et touristique de la ville qui comprend également le Musée national de la Marine et le chantier de L'Hermione.
C'est par excellence le site muséographique le plus fréquenté de la ville recevant plus de 50 000 visiteurs chaque année dont un grand nombre sont des touristes lors de la saison estivale.
Cet ensemble muséographique exceptionnel est mentionné dans nombre de guides touristiques aussi bien que dans les sites des offices de tourisme du Pays rochefortais, de la Charente-Maritime et de Poitou-Charentes.
La Corderie royale est également inscrite dans la Route historique des trésors de Saintonge, circuit de découverte des monuments de la Saintonge.
La Corderie royale est l'un des bâtiments les plus importants de l'arsenal et ce fut l'un des premiers construits lors de la création de la ville en 1666. L'architecte de la corderie fut François Blondel qui lança les travaux en mars 1666. Envoyé aux Antilles, il ne put constater le résultat de ses plans.
La réalisation ne fut pas simple en raison du terrain. Situé à la bordure de la Charente, le sol est constitué d'une couche de vase épaisse de près d'une trentaine de mètres, parfois inondé d'une soixantaine de centimètres d'eau aux grandes marées. Avant la construction du bâtiment lui-même, il fallut donc surélever de quelques pieds6 et établir un radier constitué d'un quadrillage de pièces de chêne de 30 centimètres de section enfoncé à 5 pieds sous la nappe phréatique7.
Ce n'est qu'une fois le radier terminé que commença réellement la construction, à l'aide de pierres calcaires des carrières proches deCrazannes. Afin de ne pas déstabiliser ce radeau flottant, la construction par les 700 ouvriers se fit de manière symétrique, le passage au niveau supérieur n'ayant lieu que lorsque les deux pans de mur avaient atteint le niveau.
Finalement, après plus de trois ans de travail, la construction s'acheva en juin 1669.
Pendant près de deux cents ans, le bâtiment long de plus de 370 mètres fut utilisé pour réaliser les cordages de la marine royale. La longueur du bâtiment central correspondait à la fabrication d'un cordage d'une encablure d'un seul tenant. L'aile principale est bornée par deux pavillons. Au nord, celui destiné au stockage du chanvre et au sud, celui destiné au goudronnage du cordage. On utilisait à la Corderie du chanvre qui arrivait des provinces de France et de Rīga en mer Baltique afin de réaliser des cordages, dont les plus grands, une fois terminés mesuraient une encablure, soit 200 mètres de long. Toutes les étapes étaient prises en charge à l'arsenal, jusqu'au goudronnage pour éviter que les cordages ne pourrissent en mer.
En 1867, les cordiers cessent leur activité sur le site de Rochefort. Le bâtiment aura alors vocation à accueillir plusieurs institutions :
Le 10 septembre 1926 est décidée la fermeture de l'arsenal de Rochefort qui, en plus d'un grand émoi au sein de la population locale, entraîne l'abandon progressif de la Corderie.
Le déclin de la Corderie sera complet lorsque les forces d'occupation quittant la ville en août 1944 incendieront la Corderie. Le feu qui dura plusieurs jours rendit le bâtiment inutilisable. Laissé à l'abandon total pendant plus d'une vingtaine d'années, la Corderie et ses alentours furent complètement envahis de broussailles et de ronces. Cette végétation abondante mettait en péril ce remarquable édifice chargé de l'histoire de la ville.
En 1964, l'amiral Maurice Dupont entreprit le nettoyage du site avec l'aide d'appelés et en 1967, le bâtiment fut déclaré monument historique.
La municipalité, dorénavant propriétaire des lieux, décida alors en 1974 dans le cadre du contrat "Ville moyenne" de lancer des travaux de réhabilitation du site monumental.
Le bâtiment dont les travaux de restauration ont été commencés en 1976 et achevés en 1988 ont permis de faire bénéficier à la ville du "Grand prix national du patrimoine". Aujourd'hui, cet imposant édifice abrite des services administratifs et tertiaires importants :
Le site de la Corderie royale est agrémenté d'un vaste parc en bordure du fleuve Charente.
Le Centre International de la Mer, dénommé parfois Centre international de la Mer de Rochefort, est le musée proprement dit de la Corderie royale et il s'étend sur une surface d'exposition de 300 m² occupant l'aile nord du plus long arsenal de France. Il a été ouvert au public en 1986 et il comprend plusieurs centres d'intérêt.
Il serait incomplet de ne pas mentionner la librairie maritime qui est un élément important de la Corderie royale. Cette librairie unique connaît un beau succès avec ses 8000 références de livres en rapport avec la monde de la mer. Elle est largement accessible au grand public.
Enfin, lors de chaque période estivale en juillet et août, des visites avec guide peuvent être commentées conjointement sur les deux sites muséographiques de la Corderie royale et du chantier-exposition de L'Hermione.
Photos mai 2010