M E S C H E R S

Un p'tit tas de cailloux au fond du coeur

posté le 25-07-2010 à 09:40:41

Pêche côtières ou à pieds ( Charente-Maritime )

 

 

Pêchés le jour même, bars, soles, lottes, merluchons, maigres, font la réputation des ports de La Cotinière, Royan ou La Rochelle et sont appréciés pour leur goût particulier. Au débarquement du poisson, les équipages animent les sites portuaires avec leurs bateaux aux coques et fanions multicolores.


La pêche en Charente-Maritime a en effet donné naissance à de nombreux types d’embarcations, selon les lieux fréquentés et les techniques employées pour capturer le poisson. La passage de la voile à la propulsion mécanique a été très progressif. Les premiers chalutiers à vapeur sont apparus à La Rochelle en 1870, mais les derniers voiliers de pêche ont disparu après la seconde guerre mondiale.


Aujourd’hui, les moteurs diesel équipent tous les bateaux. Les pêcheurs pratiquent les mêmes « métiers » que leurs prédécesseurs : lignes, casiers, filets maillants, dragues à coquilles ou chaluts, dans les pertuis ou au large. Ils travaillent avec des bateaux trapus, à l’avant frégaté et haut sur l’eau, au tableau arrière vertical, équipés d’une passerelle truffée d’électronique. En deçà de 12 mètres, la construction bois reste majoritaire. Au delà, l’acier et l’aluminium règnent sans partage.

 

Pêche à pied

Pêcher à pied fait partie des traditions des populations côtières. Connaissant parfaitement leur milieu environnant, les hommes ont exploité la richesse de l’estran pendant des siècles, tout en préservant son équilibre écologique.

Coquillages ou poissons étaient capturés grâce à des pièges tels que les écluses, les filets ou à la main, à marée basse. Les instruments traditionnels du pêcheur sont :

  • La pigouille pour pêcher la sole.
  • L’épée pour le mulet
  • La loubine pour le bar, ainsi que les filets.

Les autres espèces recherchées sont :
Les crevettes, la moule, les huîtres, les palourdes, les coques…

 

 

 

( http://charente-maritime.fr/CG17/jcms/c_6370/peche-cotiere-ou-a-pied )

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posté le 23-07-2010 à 09:44:22

Les coteaux de la Gironde

Meschers-sur-Gironde

Quand on visite les grottes de Meschers, on s’attend souvent à un «panaché» de Padirac et de Lascaux. En fait c’est le nom d’ «habitations troglodytiques» qui se prêterait plus à ces grottes à l’histoire si complexe. A l’origine, les « trous de Meschers », comme on les appelait autrefois, étaient de sinistres excavations creusées dans la falaise calcaire par les intempéries et l’action du sel ; puis les hommes ont agrandi ces « trous » au fil des ans et des besoins. On commence à trouver des traces d’habitations du site au Néolithique. Il ne cessera d’être occupé dès lors, plutôt par une population pauvre n’ayant pas les moyens de s’offrir un logis en surface.

Dans un premier temps, les grottes fonctionnent comme une sorte de faubourg de Meschers. Faux sauniers et protestants y ont trouvé un refuge idéal, les uns pour cacher leurs trafics, les autres leur foi, les pauvres pour y trouver un logis confortable pour l’époque. La température est à peu près celle d’une cave à vin, elle oscille entre 8 et 14 °C au long de l’année. Parfois, telle ou telle grotte disposait de l’eau courante sous forme d’une « ruisselle » qui jaillit d’une fissure de la roche. On trouve çà et là les vestiges d’une sorte de coursive dans une strate calcaire un peu plus dure, une vraie promenade souvent décrite par les voyageurs du XIXe siècle. Elle permettait autrefois une communication côté mer entre les diverses habitations de la falaise. Deux des grottes, celles du Régulus et des Fontaines et celles de Matata, sont ouvertes au public. Outre des évocations de la vie d’autrefois, on découvre un panorama unique sur l’estuaire.

Meschers

Les grottes troglodytiques

Semussac

2430 hectares, c’est une grande superficie pour une commune rurale. Cette surface implique un réseau de chemins importants et c’est de lui dont nous vous parlons ici. D’abord, ce réseau croise ou suit un itinéraire roman tel qu’il est défini dans le Cartulaire de Vaux. Il en fut de même avec le chemin des Templiers qui joignait la Commanderie des Epeaux de Meursac à la Grande Templière qui se trouvait à Beloire (commune de Meschers). Deux itinéraires religieux ont donc traversé la commune au sud du bourg. Mais le Nord a aussi connu d’autres itinéraires non moins spirituels. Lorsqu’on arrive à Chenaumoine, ce lieu-dit abrite le tombeau des Jarousseau, famille du célèbre « pasteur du désert ».

A l’époque des persécutions protestantes, sous Louis XV, Jean Jarousseau, pasteur audacieux, continuait en dépit des interdictions et persécutions à célébrer un culte clandestin en plein marais de Chenaumoine où les fidèles affluaient de partout en barque, car les canaux du marais étaient navigables depuis Meschers et St Georges de Didonne. Le Musée Agricole, sur le site du Château de Didonne, invite à la découverte de l’évolution du machinisme rural et des traditions de nos campagnes depuis le XVIIIe siècle. Une collection de tracteurs, unique dans la région, y est présentée.

Semussac

Batteuse (Musée Agricole du Château de Didonne)

Le Chay

Le-Chay

La commune du Chay possède l’une des plus belles églises néo-classiques du Pays Royannais qui présente entre autres particularités, un baptistère en saillie à la façon des églises romanes des débuts, des boiseries d’une rare qualité, des bancs en rapport avec celles-ci. Sa forme de nef unique, tréflée, à l’allure peu allongée se terminant en abside semi-circulaire est typique d’une certaine catégorie d’ouvrages datant de la même période de construction (fin XVIIIe, début XIXe siècle). Dans un registre plus économique, la commune du Chay possède une autre particularité, elle est traversée par un fleuve.

Certes au niveau communal, il ne fait que 2,50 m mais au sens géographique du terme il s’agit du plus petit fleuve de France : la Seudre, et en trois points de la commune les hommes ont su la domestiquer. Ils y ont installé 3 moulins à eau : un à l’Auberge du Moulin et les deux autres, plus puissants, à Riolet et à Morgard. Ces deux derniers moulins à eau, datant du XIXe siècle, ont même évolué jusqu’au stade ultime : la minoterie. Il y a donc eu dans cette petite localité deux usines évoluant sensiblement de la même façon : même étape de conversion de moulin en minoterie, même puissance d’écrasement, mêmes époques de modifications successives. Malheureusement, à l’heure actuelle, le premier est à l’abandon quant au deuxième, il abrite désormais des appartements.

Nota : La meunerie est la façon d’obtenir de la farine à partir des céréales en les broyant à l’aide de meules en pierre (extraction lente), meilleure qualité. La minoterie est la façon d’obtenir de la farine à partir des céréales en les broyant entre des cylindres tournant à grande vitesse (extraction rapide), qualité moindre.

Grézac

Saint-Symphorien de Grézac est une église d’une rare originalité, où tous les styles, toutes les modifications qui se sont succédées entre le XIIe et le XIXe siècle s’imbriquent les uns dans les autres, sans forcément s’ajuster, mais en offrant un ensemble élégant et cohérent, atypique pour la région. Ce sont principalement les sculptures, exceptionnelles, qui attirent l’œil. A elle seule, la façade est un livre ouvert. Sur la gauche, appuyée sur un contrefort, on trouve une représentation de la fable d’Esope « le renard et la cigogne », étonnante de précision et de vérité. Lui fait face un centaure malheureusement décapité. Au centre, se trouve une représentation, meurtrie par l’érosion, du martyr de Saint Symphorien, patron de l’église.

Grezac

Détail de la façade

A l’intérieur, à gauche de l’entrée, une pierre tombale datée du XVe siècle, représente le Seigneur de Longchamp en armure, accompagné dans l’au-delà par son lévrier. Ils côtoient tous deux un imposant baptême du Christ par Saint-Jean Baptiste, en stuc blanc du XIXe siècle. Mais la pièce maîtresse se découvre sous le chœur : une magnifique crypte ossuaire, du XIIe siècle, accessible par un escalier, dévoile quatre petites voûtes de toute beauté. Elles sont soutenues par un chapiteau central très expressif, dit « le chapiteau des morts ».

Arces sur Gironde

Arces

Église Saint Martin, le retable, Arces sur Gironde

Il ne faut pas manquer le puits à margelle gallo-romaine de Puyveil (en français ancien, le vieux puits). D’après le comte de Cassini (vers 1703-1708), ce lieu-dit existait déjà sous le nom de Poivels. Il est probable que le nom de Puyveil soit apparu, non en raison de l’ancienneté de la margelle (XVIIIe ou XIXe siècle), mais en raison de l’ancienneté du puisage. Nous aurions donc affaire à un puits de résurgence naturelle. Les notes de Masse, qui sont postérieures à Cassini, mentionnent de nombreuses ruines visibles au Fâ, lieu d’origine quasi certain de la margelle. Sur les communes proches du territoire du site archéologique de Barzan, les exemples de ré-emplois de ce genre sont nombreux. Ici, toutes les maisons ou presque ont conservé le cachet de leur époque de construction ; des maisons de « notables » du XVIIIème siècle pour être plus précis. Parmi ces demeures, l’une d’entre-elles sort cependant du lot, c’est le presbytère, aujourd’hui propriété privée.

Sa grâce, son ampleur traduisent à merveille son origine. Cet édifice, en fait un logis abbatial réservé à l’abbé de Vaux lorsqu’il venait séjourner en son fief d’Arces, est probablement le plus beau presbytère du Pays Royannais avec celui d’Epargnes. L’église, datant du XIème siècle, fait partie des joyaux du patrimoine architectural du Pays Royannais, avec son retable d’une grande finesse.

Cozes

Du carrefour de l’Eglise à la rue de l’Hôtel de Ville s’étire une longue artère qui est la rue principale du lieu. Loin d’être une rue ordinaire, cette rue « parle » d’elle-même pour qui est un peu observateur. En premier lieu en haut, c’est à dire côté église, depuis les marches de l’épicerie, on peut observer une date au-dessus du « café rouge » qui, en dépit de toutes les appellations que pourront lui donner ses propriétaires successifs, restera dans l’esprit des gens du coin le « café rouge ».

Au-dessus d’un linteau, en hauteur côté rue du Calvaire, on lit la date 1740 puis, si l’on jette un coup d’œil de l’autre côté de la rue un peu plus haut, un étrange lutin penché sur un cadran solaire vous toise de toutes ses hauteurs, cherchant à dominer l’église du regard : c’est le Bonhomme-Cozes que finalement peu de Cozillons connaissent. Descendant cette rue, à droite depuis le parking de la perception, on a une vue de la façade du presbytère.

Continuons la descente, un bref coup d’œil aux deux ruelles qui coupent notre rue s’impose, car leur étroitesse et la présence de chasses-roues au pied des coins de murs à l’intersection avec notre axe attestent d’une certaine ancienneté. On arrive aux Halles, longtemps dites du XIIe siècle, mais plus sûrement du XVe même si les éléments de charpente eux sont du XVIIe voire du XVIIIe siècle. Ces halles sont probablement uniques en Saintonge. Elles ont gardé l’ensemble de leur mobilier d’origine, car les municipalités successives ont pris conscience de la valeur inestimable de ce monument récemment restauré.

Cozes

Le Bonhomme-Cozes

On remarquera la tendance des maisons qui l’entourent : sur de nombreuses façades et linteaux, on peut lire des dates et des signes et se rendre compte que ces maisons du tour des halles étaient des maisons de « riches ». Cela se voit à la taille et au nombre de fenêtres, car autrefois, une fenêtre était source de lumière mais aussi une perte de chaleur.

Ainsi, à la taille des fenêtres et à leur nombre, on pouvait quasiment déduire la fortune des propriétaires initiaux des maisons, qui étaient d’ailleurs imposés en conséquence. L’imposant clocher octogonal de l’église Saint-Pierre, construit au XVe siècle, domine le bourg. A l’extérieur, on y retrouve une sculpture, tirée de la fable du Renard et de la Cigogne, similaire à celle de la façade de l’église de Grézac.

Epargnes

Epargne

Le presbytère, qui date du XVIIe siècle, est un pavillon de plain pied flanqué de deux retours de maçonnerie en trompe l’œil, donnant ainsi l’illusion d’une plus grande profondeur. Les façades sur cour et jardin affichent la même harmonie dans sa simplicité. C’est un ancien prieuré – cure qui appartenait autrefois au prieuré augustin Saint-Etienne de Mortagne-sur-Gironde. Un prieuré - cure n’est pas un monastère mais un édifice où deux types de clercs pouvaient cohabiter : bénéficiaire et desservant. Le bénéficiaire était le titulaire de la paroisse et également le fermier. C’est lui qui rendait des comptes à l’Eglise. Il n’était d’ailleurs pas toujours membre du clergé, mais pouvait en porter un titre : abbé, prieur… Le desservant était un membre du bas clergé payé par le titulaire pour dire les offices à sa place et parfois pour effectuer quelques menues tâches administratives ou de gestion et collecter des taxes pour le titulaire et pour l’ordre auquel appartenait le prieuré. On appelait ce système la commende. Il a été aboli peu avant la Révolution mais il en a été l’une des causes. L’édifice eut donc deux « vies », celle de prieuré-cure puis celle de simple presbytère. Le premier curé dont on trouve le nom, après recherches, est l’abbé Repéré.

Ce dernier était chanoine au collège du prieuré de Mortagne, puis fût nommé résident à Epargnes (c’est-à-dire titulaire) en 1717. Il avait également la charge des paroisses de Chenac et Saint Seurin d’Uzet. Restauré en 1992, le presbytère abrite aujourd’hui un restaurant gastronomique. Un intéressant puits à toit d’ardoise orne élégamment le jardin. La présence d’une très vieille glycine en façade et de quelques arbres et arbustes brise l’ensemble avec grâce.

Boutenac-Touvent

Bien peu de gens connaissent l’originalité de l’église du village; c’est pourtant là, la seule église gothique d’époque du Pays Royannais (elle date du XIIIe siècle). Il est vrai que son allure massive et certains archaïsmes de la construction pourraient faire penser à une église de styles juxtaposés sur une base romane. Mais quand on est à l’intérieur et que l’on regarde d’un peu plus près les baies et décors, le doute n’est plus permis. Le plan rectangulaire de l’édifice correspond à une typologie gothique très présente en Saintonge.

On doit toutefois noter que les deux premières travées ont été rebâties en 1879, un monogramme en fait foi sur les clés de voûtes. D’autres adjonctions modernes ont été faites à cette époque telles que la chaire, l’autel et la sacristie néogothique. On remarque également une reprise du haut de la façade et de l’oculus.Quand on parle aux gens d’ici de petit patrimoine, le lavoir est souvent le premier exemple auquel ils pensent. Dans les villages, c’est avec l’église et la mairie, l’élément le plus central du village. A Boutenac, il n’en est rien car le lavoir est à l’écart. Il est bâti près d’un pissot, c’est-à-dire une source suintant du rocher (en saintongeais).

Boutenac-Touvent

Calvaire sculpté par Arnold (XIXème siècle), Espagne

La tradition orale explique que cette source serait à l’origine de l’implantation et du nom du village qui s’est bâti sur la hauteur voisine, du fait des « boutenac » (endroit où l’eau boute -jaillit en vieux français-). Il est vrai que dans les environs de Boutenac il y a de nombreux puits et sources ; dès qu’il pleut, l’eau jaillit de toute part, remplit les « courrèges » des vignes, et occasionne des « fleuves » au moindre enfoncement de terrain. Le lavoir est constitué de timbres abrités sous un balet (un hangar) où les femmes venaient laver le linge dans la journée. Le lavoir, comme c’était souvent le cas, se transformait le soir en abreuvoir, endroit de rencontres plus masculines. C’était pour tous l’occasion d’échanger des nouvelles, de discuter du travail, de parler des méthodes de labour, de préparer des ventes de terrain...

Brie-sous-Mortagne

Quand on traverse le village par la route de Bordeaux, on ne voit qu’à peine vingt pour cent de sa richesse. En effet, si l’on entre dans Brie, près de l’église de la toute fin du XVIIIe siècle (1799), on s’aperçoit que l’on est dans un pays de pierre, car presque toutes les façades des maisons riches ou pauvres en sont revêtues. Pas de la pierre de bord de Charente, venant de Crazannes, Port d’Envaux ou Thénac, mais de la pierre locale, une belle pierre calcaire blanche noyautée de silex gris-blanc ou bleuté selon qu’elle vient des carrières toutes proches de Touvent ou de Féole (sur la commune de Floirac).

Une pierre méprisée par certains tailleurs car elle est très dure et fait « virer » le ciseau, quand elle ne se casse pas si le taillant de l’outil tombe sur un noyau de silex dur comme l’acier !!! Cette pierre a fière allure sur ces maisons du centre de Brie, brillant de mille feux quand le soleil l’éclaire : à ce moment les îlots de silex révèlent leurs quartz tels des joyaux cachés quand la pierre est sciée. Le deuxième aspect caché de Brie est sa campagne discrète : quand on sort du quartier de l’église par le côté opposé à la route de Royan, on découvre le paysage complètement inattendu de la vallée céréalière de Brie et Floirac.

Brie-sous-Mortagne

Mobilier de l'église, Brie sous Mortagne

Il y subsiste encore quelques tours de moulins, soulignant si nécessaire la vocation céréalière passée de la localité. On se plait alors à imaginer tous ces moulins, ailes déployées, symboles d’une activité dominante en Saintonge avant la viticulture. Au XIXe siècle la Saintonge était un grenier pour le Sud-Ouest de la France. Au moment où le Bordelais s’est recouvert de vignes en oubliant la nécessité vivrière des emblavures qui y existaient, sans la Saintonge et ses grains de farines, Bordeaux serait mort de faim, la famine menaçant en Bas Médoc.

Floirac

Pourquoi l’église de Floirac se cache t-elle au fond d’une vallée ? Si vous allez dans cette commune, il vous faudra d’abord « mériter » l’église car celle-ci, une belle église romane du XIIe siècle entourée de son pittoresque cimetière ancien -l’un des plus remarquables de la région avec ses pierres tombales en cénotaphes- est placée non sur le haut de la colline à la manière de tous les édifices similaires, mais au fond d’un vallon où court un mince filet d’eau. Deux choses peuvent expliquer cet état de fait : premièrement cette église était au début une simple église prieurale, deuxièmement on a trouvé de nombreux tessons de briques gallo-romaines aux abords de l’édifice, indiquant que les anciens l’auraient probablement construite sur l’emplacement d’une villa gallo-romaine, chose tout à fait possible quand on sait que la plupart des ouvrages de toponymie attribue l’origine du lieu à la villa d’un praticien romain nommé Florus. Elle est par ailleurs le seul reste connu du Prieuré St Etienne de Floirac qui était uni au châpitre de Luçon en Vendée.

Floirac

L'église et le cimetière ancien, Floirac

Saint-Romain-sur-Gironde

A St Romain sur Gironde, qui a troqué la fin de son nom, autrefois « de Beaumont » pour celui plus commun de « sur Gironde », le regard se pose d’abord sur l’église romane, selon certains, pré-romane selon d’autres. Cette très vieille église a perdu la moitié de sa nef lors des guerres de religion ou peut-être même pendant la Guerre de Cent Ans, nul ne peut actuellement le dire avec certitude. Comme pour accentuer cet effet « ancien », on s’aperçoit qu’il y a deux sarcophages appuyés sur le mur est et que la base de la tour du clocher est constituée de morceaux d’autres sarcophages. La structure du village est dans l’ensemble très ancienne et a adopté un plan disparate. La majeure partie des maisons date des XVIIe et XVIIIe siècles : on trouve parfois les huisseries et les menuiseries de l’époque. Ainsi une maison près de l’église comporte-t-elle encore une fenêtre à canevas dont on peut distinguer la structure complète.

St-Romain-sur-Gironde

L'église, Saint-Romain-sur-Gironde

Quelques autres archaïsmes tout aussi intéressants subsistent dans cette localité,tel le puits commun engoncé dans le mur d’une maison et accessible de celle-ci par une fenêtre creusée à cet effet, signe du partage du droit de puisage entre les habitants de la maison et la communauté. Le quéreu réduit à sa plus simple expression en somme. Derrière l’église, l’ensemble école-mairie (1904) est un bel exemple d’architecture publique rurale du début du siècle. La légende vient couronner le tout car elle dit que Charlemagne et ses compagnons ont traversé le village à leur retour d’Espagne.
Ainsi, la rue principale du lieu s’appelle-t-elle rue Charlemagne (fait unique en Pays Royannais !!!). Sur les hauteurs du village, la légende court que la mère de Pantagruel, en laissant tomber des cailloux de son tablier, aurait contribué à créer le site de la Tour de Beaumont, où se dresse actuellement un amer pour les bateaux...

Mortagne-sur-Gironde

Mortagne-sur-Gironde

Ancienne cimenterie, Mortagne-sur-Gironde

Pour le touriste de passage, Mortagne n’est pas un port de plaisance comme les autres. Si on laisse aller son regard sur le port de la Rive (c’est son nom), on remarquera sans difficulté que ce petit havre de loisirs cache un ancien port de commerce dont presque tous les bâtiments types subsistent.
Ainsi peut-on compter deux minoteries dont l’une est encore en semi-activité (elle sert de magasin à farine).

Les diverses constructions permettant d’identifier un port de commerce sont également en place : ce sont la maison de l’éclusier, celle des douaniers, bien que transformées en guinguette ou en maisons d’habitation gardent le profil des bâtiments administratifs «de grande série» avec leur toit pointu.

Ces bâtiments ne sont pas dans le ton des autres constructions, car précisément ce sont des modèles types censés s’adapter du Nord au Sud de la France. On en trouve même dans les anciennes colonies, en Afrique ou en Asie. Mais revenons à La Rive.

Quand vers 1850 se décide la construction d’un bassin à flot, on a grand espoir de voir le port devenir ce que la Pallice ou le Havre sont aujourd’hui ! En effet, il recelait deux minoteries, des négociants, un chantier naval, un poste de douane et un petit régiment de gendarmerie. La marine nationale était également présente et le chemin de fer y exista à partir de 1891. Une cimenterie construite un peu à l’écart du port assurait des débouchés futurs. Mais même si en 1939 le port de Mortagne atteint le rang très honorable de troisième port de l’estuaire de la Gironde après Bordeaux et Blaye, la deuxième guerre mit fin à l’aventure. La priorité étant la reconstruction économique de la région et du pays tout entier, le port de la Rive demeura seulement une petite partie de ce chantier. Le long de la route qui mène à Saint-Romain-sur-Gironde, on peut visiter un ermitage monolithique, fondé par Saint Martial au IIe siècle de notre ère, avec sa chapelle et ses différentes salles creusées sous 30 mètres de falaises.

Chenac-Saint-Seurin-d'Uzet

Chenac – St Seurin d’Uzet : c’est un nom un peu long, mais tout s’explique quand on sait qu’il s’agit, à l’origine, de deux communes distinctes qui en 1965 ont décidé de fusionner. Deux communes, deux territoires, avec deux identités distinctes, bien marquées : Chenac tournée vers la terre et St-Seurin vers l’estuaire de la Gironde...

L’identité la plus marquée est tout de même celle de St-Seurin d’Uzet qui s’est déplacée au XVIIIe siècle d’une colline stérile à un estuaire riche en fructueux échanges : du trafic gabarier en naissance, aux pêches que l’on allait connaître miraculeuses. Aujourd’hui, on peut lire ces transformations dans les pierres des édifices du bourg :

Chenac

La mairie, Saint-Seurin-d'Uzet

Depuis l’église en passant par l’usine (minoterie autrefois simple moulin) idéalement positionnée sur le port, la mairie reflet d’une richesse passée (c’est une mairie-école d’architecte datant des années fastes des pêches miraculeuses, esturgeons en tête). Mais des pierres plus modestes sont aussi les témoins de cette époque, comme celles de l’abreuvoir du Juliat non loin de l’endroit où les pêcheurs accrochaient leurs prises, se servant du ruisseau comme d’un réfrigérateur naturel. L’écho des voix des célébrités en villégiature à Royan dans les années 30 qui venaient déguster le caviar, l’or noir de la Gironde, ne résonnent plus dans les rues de St Seurin.

Mais les pierres ont le souvenir d’avoir entendu la gouaille de Jean Gabin ou la voix plus raffinée de Gaby Morlay. Quelques anciens ont encore l’image de leurs automobiles rutilantes arrivant dans un tintamarre de klaxons et de vrombissements étourdissants. Dans le chœur de l’église Saint-Séverin, proche du port, une vitrine abrite «Le Brick», bateau votif en bois peint, navire de commerce armé, datant de la première moitié du XIXe siècle.

Barzan

Barzan

Ex-voto, église de Bazan

Un port gallo-romain enfoui sous la terre… En 1715, Claude Masse, géographe de Louis XIV, évoque le site dit de la « Maison de la Garde » en ces termes : « Environ à 1 100 toises de Talmont, la tradition assure qu’il y avait jadis une ville fameuse…La première preuve visible est la base d’une tour de 13 à 14 toises de diamètre sur laquelle on a bâti un moulin que l’on appelle du FAR, que l’on croit avoir été un ancien fanal… ». L’ingénieur renommé fait ensuite état des monnaies et céramiques trouvées alentours, des matériaux, pans de mur, et fondations encore visibles. Les premières fouilles d’importance, effectuées dès 1923 autour du moulin font remonter à la surface des morceaux de décor du temple, d’une grande finesse, ainsi qu’une stèle. Ce n’est réellement qu’à partir de 1975 que le site gallo-romain du Fâ va se révéler dans toute son ampleur, grâce à l’archéologie aérienne et son promoteur Jacques Dassié :

On a pu ainsi relever que la ville portuaire de Novioregum (son nom latin) s’étendait sur 140 hectares. Le survol global du site, ainsi que la prospection au sol ont permis d’établir progressivement le plan de la structure urbaine, avec notamment les voies traversant l’agglomération (decumanus et cardo), les unités d’habitation (insulae), l’aqueduc, les thermes, le forum, le théâtre et les entrepôts (horrea)… Les fouilles se poursuivent sans arrêt, afin de permettre la mise à jour d’autres vestiges et trésors cachés (visites permanentes). A l’intérieur de l’église saint-Pierre, construite en 1878, on peut voir, accroché à la nef, un ex-voto récemment classé, donné à l’église par un ancien marin du Port des Monards.

Talmont-sur-Gironde

Talmont sur Gironde, classé parmi les plus beaux villages de France, est probablement l’image la plus connue du Pays Royannais, avec son église bâtie « au péril des flots ». Dans celle-ci, une goélette militaire du milieu du XIXe siècle a été donnée en ex-voto par un marin de la cité après qu’il eut réchappé d’un naufrage en mer de chine et de sa capture par des pirates. Sur une colonne de l’abside, côté sud, existe un étrange graffiti dans la pierre calcaire, comme une orange découpée en quartiers souligné d’une date : 1586.
La petite histoire dit qu’en cette fin du XVIe siècle, les habitants se seraient révoltés contre une taxe ou une décision les contraignant ; ils auraient subi une des pires punitions qui se pouvait donner à l’époque : la privation de cloche. En effet, sans cloche, pas d’heure. Si cette punition n’a pas outre mesure indisposé les paysans ou bien les gens exerçant une profession de plein air, il n’en fut pas de même pour les corporations exerçant en boutique, lieu où la course du soleil est bien moins apparente. Les habitants auraient alors fait graver un cadran solaire sur le seul édifice public où ils avaient libre accès : l’église. Par la suite, les plus riches en ont installé sur leurs maisons. Ainsi, en trouve-t-on à l’intérieur de l’ancien presbytère, sur un mur qui fut autrefois une façade.

Talmont

Fontaine de Lafond, Talmont-sur-Gironde

Deux subsistent avec leurs aiguilles bien réglées dans la rue du Port. Il y en a même certains ébauchés et non terminés, car ils étaient gravés à l’écart de l’exposition sud nécessaire à leur bon fonctionnement. Au centre d’une ville close dont le plan médiéval classique a été voulu par Edouard 1er d’Angleterre, Talmont recèle un certain nombre de quereux, comme on appelle les petites venelles se terminant en impasse.
Les puits y sont nombreux, mais il faut savoir que l’eau y est saumâtre. L’eau douce ne se trouve qu’en deux endroits : à Lafond et au Portail du Haut, dans le hameau du Caillaud proche du Bourg. Au lieu-dit Lafond, on trouve une très belle fontaine entourée de plusieurs timbres (bassins à laver creusés dans la pierre). Au passage on remarque un magnifique cadran solaire de style néo-classique daté de 1833. Au centre du Bourg, le tilleul de la place de la Priauté, que l’on dit avoir été planté en 1895, porte allègrement son âge canonique.

 

( http://www.pays-royannais-patrimoine.com/themes/inventaires-du-patrimoine/1er-inventaire-du-patrimoine-en-pays-royannais/les-coteaux-de-la-gironde/ )

 


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posté le 19-07-2010 à 17:39:10

Histoire de la ville de Pons ( Charente-Maritime )

 

La ville de Pons possède une histoire riche et digne d'intérêt et son origine fort ancienne fait - et cela est à peine remarqué - qu'il s'agit de la plus ancienne cité de Charente-Maritime puisque cette ville fut fondée bien avant Saintes, Saint-Jean d'Angély, Saujon ou encore Marennes, toutes des villes de la Saintonge, d'origine romaine - et non celte (ou santonne), alors que la majorité des villes de l'Aunis comme Châtelaillon-Plage, La Rochelle, Surgères sont d'origine médiévale.

Il ne fait aucun doute que le site de Pons a été occupé de très bonne heure, à l'aube de la Protohistoire, en un temps où «les chasseurs moustériens avaient choisi les abris sous roches qui bordent la Soute» comme habitat. Lors de la sédentarisation de ces populations, durant le néolithique, ces derniers se fixèrent sur le promontoire, où différentes campagnes de fouilles ont permis la découverte d'outils et d'armes en silex noir.

A l'époque de l'occupation celte, le promontoire rocheux de la cité primitive, va abriter ce qui deviendra l'oppidum de Pons. Il recouvrait alors une surface de soixante hectares et offrait les conditions idéales pour un site défensif, ce à quoi s'employèrent activement les premiers colons celtes.

Ainsi, plusieurs campagnes de fouilles archéologiques menées sur l'oppidum de Pons, notamment sur le site de La Dague, au nord de la ville, ont montré des traces d'occupation humaine remontant à l'époque du Second Age du Fer, c'est-à-dire vers le Ve siècle avant l'ère chrétienne.

En effet, dès les derniers siècles avant l'ère chrétienne, ce sont les Celtes, ou plus précisément les Santons, qui occupèrent activement le site actuel de la ville, correspondant à un oppidum de type "éperon barré". Ils y établirent une petite cité fortifiée qui "s'étendait derrière un rempart de blocs de calcaire et de terre, long de 1 200 mètres".

Celle-ci deviendra avant même la conquête romaine de 58 av. J.-C. la «capitale» présumée du peuple des Santons, «l'oppidum des Santons de l'indépendance».

Lorsque les Santons se sont soumis aux armées de Jules César en 58 av. J.-C., les Romains ont remonté sans tarder la vallée de la Carantelos, l'actuelle Charente, et ont "visité" l'oppidum de Pons où il semble que, dans un premier temps, ils aient été accueillis à bras ouverts. En effet, «il est fort probable que les Santons aient secrètement souhaité le concours puis la protection romaine pour se protéger aussi bien des trop fréquentes incursions côtières des Vénètes (...) que de la menace plus grave encore d'une imminente invasion des Helvètes». Les Romains, en s'établissant sur le rocher déjà fortifié par les Santons, y laissent alors un simple détachement de quelques cavaliers casqués.

Mais après la révolte gauloise de 52 av. J.-C. où les Santons ont activement participé à la grande sédition menée par Vercingétorix contre Jules César, les Romains ont incendié l'oppidum de Pons, puis l'ont transformé en castrum pour y affirmer à la fois leur puissance et leur implantation militaire et maintenir l'ordre dans la région. Ils apparaissent alors sous les traits d'un «rude conquérant» prêt à mater toute tentative de soulèvement. Après l'"incendie du village gaulois", les Romains ont construit une petite cité romaine selon les règles urbanistiques de l'époque, où sur le promontoire rocheux "on assiste après l'occupation romaine, à un déplacement de l'habitat, d'une part vers la pointe de l'éperon, d'autre part vers le croisement des deux grandes voies délimitant le «Canton». Il ne semble pas qu'on puisse invoquer simplement une extension de l'habitat car il ne parait pas y avoir eu superposition de l'habitat gaulois et de l'habitat gallo-romain".

L'occupation romaine du promontoire est nettement confirmée en trois points de l'ancien oppidum de Pons qui devient à la fois un castrum et un vicus dans les trois dernières décennies de la République romaine, c'est-à-dire la période allant de 52 av. J.-C. à 27 av. J.-C.. Cette urbanisation des lieux comprenait le camp romain, des temples importants, une statuaire romaine souvent imposante dont la statue d'une «déesse-mère», un petit aqueduc et au carrefour des deux voies antiques se trouvait érigé le « Fâ », temple ou fanum, aujourd'hui disparu, ayant probablement eu une fonction de protection pour les voyageurs et/ou de borne routière.

Toutes ces constructions étaient des «édifices publics à destination militaire, administrative ou cultuelle (...) affirmant la puissance du nouvel occupant». L'empreinte de Rome est telle que les habitants de «l'oppidum assistent à des transformations stupéfiantes, à l'éclosion d'édifices éblouissants de blancheur, de proportions surprenantes comme on n'en avait jamais vu encore ici, sur la falaise».

C'est pendant cette période d'occupation romaine que l'ancien nom de la cité gauloise est complètement occulté et tombe dans un oubli total. C'est alors que le site nouvellement urbanisé reçoit le nom romain de Pontus en raison de sa situation de passage sur la Seugne, ou bien probablement aussi, en mémoire du petit-fils de Pompée, Aélius Pontus.

Les colonisateurs romains n'ont pas construit ici des ponts en pierre, bien que la ville soit située en bordure d'une vallée marécageuse et inondable. Ainsi, les trois ponts construits sur la Seugne étaient des constructions en bois, issues de «la technique des chaussées sur pilotis et madriers de bois. (...). Ce dispositif fut désigné du nom de pontes».

C'est à partir de ce castrum, idéalement situé, que les Romains ont établi plusieurs fronts de colonisation (le long de la vallée de la Seugne et de part et d'autre de la vallée en direction d'Archiac et de Gémozac, ainsi qu'en direction de la Forêt de Pons) et implanté des villae qui sont devenues plus tard les villages, signalés par leur toponymie typique avec la terminaison en « ac ».

La découverte au début du XIXe siècle dans une place centrale de la ville de «blocs de pierre qui avaient appartenu à un ou plusieurs monuments du Haut-Empire» atteste que la ville eut une période d'occupation romaine et de développement urbain en même temps que Mediolanum Santonum, cette dernière devenant la capitale de l'Aquitaine augustéenne juste avant le premier siècle de l'ère chrétienne.

De rares vestiges, visibles aujourd'hui, témoignent de l'époque du Haut Empire romain, mais il est toujours possible d'apercevoir quelques pavés de l'ancienne voie romaine, principalement dans le parc de Touvent, ainsi que deux bornes milliaires d'origine gallo-romaine à l'intérieur du passage voûté de porche Saint-Gilles.

Bien que supplanté par Mediolanum Santonum comme nouvelle capitale des Santons dès l'an 20 av. J.-C., Pons demeurera néanmoins un "carrefour routier" par lequel divergeaient les voies impériales, l'une en direction de Bordeaux, via Consac où une borne impériale a été découverte, et l'autre en direction de Périgueux, via Chadenac où une borne impériale est encore visible. Ces deux importantes voies militaires de l'époque gallo-romaine s'unissaient en un tronc commun depuis Pontus pour rejoindre Mediolanum Santonum.

L'importance du rôle de carrefour routier de Pons pendant la période gallo-romaine ne peut être occultée car la ville était desservie par la voie impériale, qui reliait Limonum à Burdigala via Mediolanum Santonum, mentionnée dans l'Itinéraire d'Antonin et dans la Table de Peutinger. Or, grâce à l'archéologie, les anciennes voies romaines ont pu en grande partie être redécouvertes. Il s'agissait de longues routes de trois à cinq mètres de largeur, empierrées et jalonnées de bornes routières, et même de tombeaux repères, les piles, comme la Tour de Pirelonge à Saint-Romain-de-Benet ou le fanum d'Ebéon. Des bornes routières romaines, de forme cylindrique, mesurant 2 mètres de hauteur et ayant 50 cm de diamètre, ont été trouvées à Pons, à Chadenac et à Consac. Les bornes ne se trouvaient que sur les voies contrôlées par l'administration impériale que les Gallo-romains dénommaient voies militaires et «c'est de la Saintonge que provient le plus ancien témoignage de l'emploi par l'autorité impériale de la lieue en Gaule».

Certes, Pontus n'a pas eu le même développement urbain que la prestigieuse Mediolanum Santonum et il est possible que la cité, bien que jouant un rôle de carrefour routier, ait pu entrer assez précocement dans une longue période de léthargie après que la capitale de la Civitas Santonum perdit son rôle de capitale de l'ancienne province de l’Aquitaine augustéenne.

Dès le premier tiers du premier siècle de l'ère chrétienne, il ne fait aucun doute que la cité de Pons a perdu sa fonction militaire car la région a été largement pacifiée, suite à l'instauration de la Pax Romana et après que la dernière tentative d'insurrection gauloise en Aquitaine a été durement réprimée par le général Messalla en 27 av. J.-C.. Après que le castrum a été abandonné à la fin du règne de Tibère, en même temps d'ailleurs que celui d'Aunedonnacum, actuelle Aulnay, Pons entre dans une longue période de léthargie urbaine qui perdurera jusqu'à la fin du Bas Empire.

Devenue simple carrefour routier et petit centre marchand, la cité ne connaît pas d'expansion notable pendant le Bas Empire romain, elle végète, étant repliée sur elle-même, à l'instar de Mediolanum Santonum qui, après le désastre de 276 et après avoir perdu sa fonction de capitale de province sous le règne de Dioclétien, ne se développe plus.

Cependant, l'abandon du castrum a été une grave erreur stratégique car la petite cité est située sur une voie impériale de première importance. Cette artère routière servira d'ailleurs de «grand boulevard» facilitant les excursions dévastatrices des hordes barbares venant du Nord et de l'Est de l'Empire romain. Pons aurait alors connu de nouveau un incendie qui aurait eu lieu au IIIe siècle lors de l'invasion des Alamans, après que «les Germains ont brûlé Saintes en 276».

Les habitants qui survirent au massacre ou qui avaient dû s'enfuir en toute hâte dans les environs reconstruisirent la cité haute en réutilisant les matériaux sur place où "la dispersion des quelques blocs colossaux en réemploi dans les murailles confirmerait qu'ici, comme dans toutes les cités gallo-romaines, la terreur des invasions barbares du IIIe siècle fit sacrifier sans scrupule les plus beaux monuments à l'urgente nécessité de se protéger derrière un rempart".

Lors du retour de la paix et de la prospérité pendant le IVe siècle où "les coteaux saintongeais sont de nouveau couverts de vignes et de prés verdoyants", la petite cité a dû retrouver un nouvel essor et a du en partie reconstituer son urbanisme selon les règles romaines. Mais il semble que, sous le règne de l'empereur Théodose Ier le Grand et sous l'influence grandissante du christianisme, tous les monuments romains d'origine païenne aient été systématiquement saccagés à partir de 391, ce qui expliquerait la quasi disparition de tous les édifices romains dans la ville.

Mais avec le Ve siècle surgissent de nouvelles invasions barbares encore plus destructrices, en particulier celles commises par les Vandales à l'automne 408, qui plongent cette fois la ville dans une "véritable nuit". D'ailleurs, l'absence d'informations sur cette période est fort significative. Pons a du connaître une destruction quasi totale du Ve siècle au VIIIe siècle car même l'archéologie n'est d'aucun secours pour éclairer cette sombre période de l'histoire de la ville.

Cependant, le réveil de la petite cité aura lieu au début du Moyen Age grâce à l'essor étonnant du christianisme en Saintonge.

Après la longue et sombre période des invasions et des dévastations causées par les Barbares au Ve siècle et les Sarrasins au VIIIe siècle auxquelles la petite cité n'a pas échappé, Pons connaît par la suite un calme relatif, vivant resserré sur son promontoire rocheux. La vie de la cité s'organise autour d'un château-fort et de son église Saint-Martin qui est construite au IXe siècle et appartient aux prieurs des Bénédictins, cette église primitive desservant alors l'une des plus anciennes paroisses chrétiennes de la Saintonge.

Au XIe siècle, la châtellenie de Pons est représentée par une famille seigneuriale qui détenait le siège d'une viguerie jusqu'au XIIe siècle qui relevait directement de l'autorité du roi.

Au début du XIIe siècle, la Saintonge est dans la mouvance des comtes-ducs d'Aquitaine où trois grands vassaux se partagent ses terres, parmi lesquels se trouvent les seigneurs de Cognac, ceux de Taillebourg et les sires de Pons "qui commencent à affirmer leur pouvoir".

Les sires de Pons avaient fait fortifier l'ancien castrum romain, en y élevant notamment une tour et en y construisant un rempart qui ceinturait le site primitif de la ville et avaient fait établir des ponts en bois sur la Seugne afin de réaliser une route en direction d'Archiac, alors siège d'une sénéchaussée et d'un archiprêtré duquel dépendait la paroisse de Pons.

C'est à cette époque qu'elle reçoit le nom de Ponto dans un manuscrit du début du XIIe siècle, dont le nom proviendrait des ponts sommaires qui enjambaient la Seugne et ses nombreux bras de rivière. Ces constructions courantes au Moyen Âge, qui étaient composées de madriers ou de rondins juxtaposés afin de faciliter le passage des charrettes, se nommaient alors pontis, terme latin à l'origine du mot pont.

À partir de 1152, la Saintonge devient une possession anglo-angevine placée sous l'autorité du duc Henri II Plantagenêt, qui en sa qualité de roi d'Angleterre apparaît comme l'un des plus puissants seigneurs de France. Les seigneurs de Pons prêtent allégeance et reconnaissent l'autorité de son fils, Richard Cœur de Lion, alors à la tête du duché d'Aquitaine. Pour autant, certains barons saintongeais supportant mal la tutelle du duc d'Aquitaine décident de remettre en cause son autorité et se soulèvent contre lui. Nombre de révoltes nobiliaires éclatant dans la province, Richard Cœur de Lion décide de faire un exemple de la place-forte de Pons, principale citadelle de la rébellion . Il fait raser jusqu'à ses fondations l'ancienne tour féodale en 1179.

Cependant, le seigneur de la ville, Geoffroy III de Pons, par un habile compromis avec Richard Cœur de Lion, parvient à obtenir l'autorisation de faire édifier un nouveau château-fort qui est construit à partir de 1180, tandis que le puissant et massif donjon est érigé en 1185. Son impressionnante élévation pour l'époque, il s'élève jusqu'à 30 mètres de hauteur, en fait une des constructions les plus remarquables de la Saintonge du Moyen-Âge.Au XIIIe siècle, Pons a renforcé son système de fortifications et est devenue une véritable forteresse où "la "ville haute" est entièrement ceinturée par un rempart muni de six portes fortifiées et en son centre s'élève l'imposant château-fort" dont le célèbre donjon de Geoffroy III de Pons.

Dès la fin du XIIe siècle, la petite cité s'ouvre largement au puissant mouvement de la chrétienté et fait édifier de nouvelles églises. Outre la très ancienne église bénédictine, consacrée à Saint-Martin, une chapelle dédiée à Notre-Dame, une autre dédiée à Saint-Vivien, et un hôpital géré par les frères Saint-Nicolas s'implantent aux abord du rocher fortifié. Pons compte alors trois paroisses dans son enceinte et au-dehors des murs, Saint-Martin pour la «ville haute», Saint-Vivien et l'Hôpital pour la «ville basse», ainsi qu'une commanderie de l'Ordre de Malte fondée en 1260 et plusieurs couvents (Récollets, Cordeliers, Jacobins...). Pons devient alors une ville-étape sur le chemin du pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, dénommé depuis lors la Via Turonensis.

Dans la période comprise entre 1230 et 1241, les Lusignan-Taillefer, comtes du Poitou, règnent sans partage sur la Saintonge où ils ont, entre autres, la suzeraineté de la seigneurie de Pons.

Mais en 1241 éclate un conflit suscité par le roi de France, Louis IX, qui ne peut laisser subsister un si puissant féodal. Il désire alors reconquérir les terres du Poitou, de l'Aunis et de la Saintonge. Or, le sire de Pons, est vassal des Lusignan, et est du côté des Plantagenet.

En 1242, la ville est en ébullition, des évènements graves se préparent où doivent s'affronter les armées des rois de France et d'Angleterre en terre saintongeaise. Après que le roi Henri III d'Angleterre a débarqué avec une armée nombreuse à Royan le 12 mai 1242, il installe son camp à Pons avec l'aide du seigneur des lieux, Renaud de Pons. Il y rejoint également son parent Hugues de Lusignan et Raymond VII de Toulouse qui cherche à compenser le traité de 1229 qui lui a ôté la plus grande part de ses terres. Sûr de cette coalition, il pense ainsi pouvoir faire infléchir la décision de Louis IX, plus connu sous le nom de Saint-Louis, afin d'éviter la confrontation. Mais Saint-Louis passe outre les injonctions du roi d'Angleterre et défait l'armée de Henri III d'Angleterre devant Saintes le 22 juillet, la bataille de Taillebourg n'ayant jamais eu lieu.

C'est alors qu'à la veille de la célèbre bataille de Taillebourg, le sire de Pons se rallie au camp des Capétiens.

Le roi Saint-louis fait dresser le 1er août un camp dans la prairie, au pied du château de Pons, où il reçoit la soumission des seigneurs poitevins et saintongeais, dont Renaud de Pons qui entretemps a abandonné la cause anglaise. Il impose alors aux Lusignan-Taillefer les très dures conditions du traité de Pons qui est appliqué le 3 août 1242. Les possessions territoriales de la puissante famille des Lusignan-Taillefer sont divisées en cinq parties où la Saintonge entre pour la première fois dans le domaine capétien.

Ce traité a hautement avantagé les sires de Pons qui deviennent les seigneurs les plus puissants de la Saintonge. Pons est alors parvenue à son apogée pendant la période médiévale, détenant le siège d'une seigneurie qui relevait directement de la Couronne. Sa juridiction s'étendait sur 52 paroisses, et sur plus de 250 fiefs nobles, et jouissait de tous les droits de suzeraineté, comme de battre monnaie, d'avoir haute, moyenne et basse justice.

Suite au traité de Pons, la paix est retrouvée et la prospérité assurée, où de 1242 à 1271, l'Aunis et la Saintonge font partie des domaines d'Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis.

Pendant cette période d'accalmie, Pons s'ouvre aux mouvements monastiques qui caractérisent le XIIIe siècle. Ainsi, les Franciscains, puis les Dominicains ouvrent des monastères dans la ville et contribuent à mettre en valeur les campagnes environnantes.

Mais en 1286, Pons revient dans le giron anglo-aquitain après qu'une partie de la Saintonge, au sud du fleuve Charente, a été restituée au roi d'Angleterre, duc d'Aquitaine. En raison de son caractère stratégique, la ville-forte est convoitée par les Français, qui s'en emparent à plusieurs reprises (notamment en 1294, année où Philippe le Bel s'empare brièvement de la Saintonge).

Le traité de Brétigny, signé en 1360, consacre la possession de l'Aunis et de la Saintonge au roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine Edouard III.

Après une décennie, Pons comme la quasi-totalité reste de la province à laquelle elle appartient redeviendra possession française grâce à l'intervention décisive du connétable Bertrand du Guesclin, au côté duquel le sire de Pons, Renaud VI de Pons, va brillamment s'illustrer.

Ce dernier participe au siège de Soubise qui a lieu les 22 et 23 août 1372, et auprès duquel du Guesclin lui envoie un renfort composé de 300 bretons et picards placés sous son commandement. La victoire assurée contre le captal de Buch, vassal fidèle du roi Edouard III, le sire de Pons, Renaud VI de Pons, secondé du célèbre connétable, obtiennent les redditions des iles ( et Aix) le 26 août, de La Rochelle et d'Angoulême le 8 septembre, de Surgères le 19 septembre, de Saint-Jean-d'Angély et Taillebourg le 20 septembre et de Saintes le 24 septembre.

À la fin septembre 1372, Pons est assiégée à son tour mais la cité fortifiée se livre sans résistance et accueille en héros son seigneur. Elle lui ouvre largement les portes "... et le sire de Pons entra dans sa ville, où il fut reçu à grande joie".

La ville redevient possession française après la reconquête des provinces de l'Aunis et de la Saintonge par le roi Charles V, "puis en 1380, Charles V récompensait la loyauté du sire de Pons en lui donnant l'île d'Oléron, et la seigneurie de Broue avec ses riches marais".

Après la mort du roi Charles V, le seigneur de Pons, Renault VI, étend son domaine en s'octroyant le baillage de Marennes, alors situé dans la toute nouvelle province d'Aunis : "La minorité du jeune Charles VI livrait le pouvoir à ses oncles et à leurs favoris. Renault, sire de Pons, demanda et obtint d'eux l'île d'Oléron et le baillage de Marennes, déclarés par Charles V terres royales de la juridiction d'Aunis".

Les seigneurs de Pons disposent alors de territoires fort étendus, et près de la ville, ils possèdent notamment la Forêt de Pons qui a échappé aux mains des puissantes abbayes. Cette immense forêt à cette époque, elle s'étendait sur plus d'un millier d'hectares, servait de réserve giboyeuse pour les "grandes chasses", et fournissait des revenus fort conséquents pour leur propriétaire qui, en exploitant les chênes, produisaient "du tanin nécessaire à la trentaine de tanneurs établis dans la ville".

Parvenus au fait de leur puissance féodale, les sires de Pons auraient déclaré cet adage populaire bien connu en Saintonge:

Si le roi de France ne puis être sire de Pons voudrais être...

Seulement, la Guerre de cent ans est loin d'être finie et les vicissitudes du conflit franco-anglais reprennent de plus bel.

Au début du XVe siècle, la guerre prend une nouvelle ampleur et le roi de France, Charles VI, a besoin d'argent pour financer ses campagnes militaires. Les États provinciaux se réunissent à Saintes en 1406 et refusent de prendre part au financement des troupes françaises. Ils se réunissent de nouveau en Saintonge, en 1412 et 1413, puis la dernière fois à Pons en 1417.

Mais l'anarchie s'installe et une terrible période d'insécurité et de violence s'empare de la Saintonge pendant le règne de Charles VII qui ne maîtrise plus la situation.

Cependant, une certaine accalmie commence à s'installer dans les campagnes à l'est de la Saintonge, où le front des hostilités qui continuent d'opposer les Anglais aux Français se déplace progressivement vers l'ouest, entre Marennes et Saintes, épargnant dès lors Pons et sa région. Mais le seigneur de Pons, alors Jacques de Pons, participe aux différents sièges et batailles qui ont lieu dans cette partie de la Saintonge pour délivrer la province du joug anglais. En 1433, il assiste au siège de Mornac-sur-Seudre qui est arraché aux mains des Anglais puis, en 1441, libère le château de Taillebourg aux côtés du roi Charles VII où "il secondait le roi dans ces expéditions".

Lorsque le roi Charles VII reconquiert les provinces de la Saintonge et de l'Aunis, il met pratiquement fin à la Guerre de cent ans suite au siège de Montguyon en 1451. Cependant, dès l'année suivante, les Anglais brisent cette paix et reconquièrent sous les ordres de Talbot le sud de la Saintonge, en s'emparant notamment de Chalais et de Montendre, petites places fortifiées, puis en remontant progressivement la vallée de la Seugne où ils assiègent Jonzac. Pons est de nouveau en danger et la forteresse en état d'alerte maximum. Mais en juin 1453, ces petites villes sont reprises aux Anglais et la Guerre de Cent Ans cesse définitivement suite à la célèbre victoire de Castillon-la-Bataille.

La Saintonge est certes libérée du joug anglais mais son économie est exsangue. Pons, comme toutes les autres villes, sort affaibli de ce long conflit qui a amené le déclin de la ville et de son économie. A la fin du Moyen Âge, elle est devenue "un gros bourg féodal avec ses faubourgs", plutôt qu'une véritable ville, le réveil viendra un temps pendant le XVIe siècle.

Pons s'ouvre de bonne heure au protestantisme et, dès 1559, "la ville est gagnée à la Réforme". Mais le premier temple de Pons ne sera construit qu'assez tardivement, le 1er février 1576, "à l’emplacement de l’église Saint-Sauveur".

La petite cité devient rapidement un des hauts lieux de diffusion des idées de la foi réformée en Saintonge qui se propage le long de la vallée de la Seugne, en direction de Fléac-sur-Seugne et de Jonzac notamment, et au-delà de la Forêt de Pons, à Gémozac en particulier.

Mais la ville n'échappe pas aux affres des guerres de religion qui commencent en mars 1562 à Wassy et dont les répercussions en Aunis et en Saintonge ont été particulièrement dramatiques. Durant toute la période des guerres de religion, la ville, patrie du chef protestant et poète Agrippa d'Aubigné est plusieurs fois assiégée.

Lors de la première guerre de Religion, Pons est assiégé pour la première fois "le 1er novembre 1568" et "la ville et le château sont pris par les Protestants à la suite d'une véritable bataille". Antoine de Pons, son seigneur, s'était employé à la défendre contre les Protestants, mais suite à une trahison, la ville tombe et il est emprisonné à La Rochelle. C'est à ce premier siège de "la ville de son enfance" que s'illustre Agrippa d'Aubigné, alors natif de la ville.

La ville subit un deuxième assaut en juillet 1570, où quatorze compagnies papistes qui s'apprêtaient à entrer dans la ville sont mis en déroute par un corps d'arquebusiers sous la houlette de l'audacieux d'Aubigné.

Deux années plus tard la ville est de nouveau aux mains des Papistes qui y tiennent une garnison suite à la sinistre nuit de la Saint-Barthélémy du 24 août 1572.

Pons subit un troisième siège qui eut lieu en février 1574 et fut remporté par les troupes calvinistes à l'instigation de François de la Noue, "proclamé chef des Protestants pour les provinces de l'Ouest". La ville y subit de grands dommages où les bâtiments religieux sont saccagés comme l'église Saint-Sauveur, la chapelle Saint-Gilles ou incendiés comme l'église Saint-Martin et son prieuré. Après ce siège victorieux pour le camp huguenot, Pons demeure longtemps une véritable citadelle protestante en s'entourant de murailles et en y logeant une importante garnison calviniste. La ville se reconstruit derrière ses nouveaux remparts, et fait édifier son premier Temple réformé qui est inauguré le 1er février 1576 en présence de François de La Noue. Le nouveau Temple y reçoit également la même année le synode provincial des églises réformée de Saintonge pendant sept jours.

Les tenants de la "Sainte Ligue", sous la houlette de Henri de Guise, brisent la "Paix de Monsieur" conclue le 6 mai 1576 qui accordait aux Protestants des concessions très favorables pour leur parti. Ils prennent Brouage en août 1577 et s'emparent d'un grand nombre de places fortes en Haute Saintonge donc Jonzac où le duc de Mayenne y fixe son quartier général. La citadelle protestante de Pons est alors très sérieusement menacée mais le nouveau Traité de Bergerac, signé le 17 septembre 1577, sauve la ville in extrémis. La cité a providentiellement échappé à un désastre certain et entre dans une longue période d'accalmie où "à compter de ce moment-là et pendant 44 ans, Pons va rester de manière continue l'un des plus importants bastions de la Réforme en Saintonge alors que tout près, Saintes est aux mains du pouvoir royal".

C'est dans cette période de calme relatif que la dynastie des Sires de Pons s'arrête définitivement en 1586 avec Antoine de Pons qui meurt sans héritier direct. Une autre lignée prend la suite, les d'Albret.

Devenue place forte de sûreté réformée avec la promulgation de l'édit de Nantes en 1598, le calvinisme s'enracine plus que jamais dans la petite citadelle protestante. Un second temple y est alors édifié, remplaçant le premier qui s'est avéré trop petit, "un édifice plus vaste le remplace vers 1603.

La ville sera finalement reconquise par les troupes du roi Louis XIII en 1621 et son site fortifié rasé en 1622 sur ordre du roi, dont seul subsiste le donjon.

En 1629, le temple protestant est confisqué et devient la chapelle des Récollets, avant d’être érigé en église paroissiale Saint-Martin.

« L’église Saint-Martin présente un intérêt indéniable pour l’histoire du protestantisme car toute sa partie ouest constitue le seul vestige architectural d’envergure connu dans la région d’un temple protestant construit entre l’édit de Nantes et sa révocation »

La reconquête catholique, amorcée bien avant la révocation de l'édit de Nantes de 1685 et encouragée par Louis XIII et le cardinal de Richelieu, est déjà en place où, à partir de 1619, les Cordeliers s'installent dans la ville, suivis des Récollets en 1621. Il s'agit d'ordres monastiques, issus de la Contre-Réforme catholique, de création ancienne. Ces monastères sont complétés en 1631 par l'installation des religieuses dans une maison d'éducation créée d'abord à Saintes, les "Nostre-Dame".

Pendant le XVIIIe siècle, Pons abrite une des cinq sénéchaussées secondaires (Taillebourg, Brouage, Oléron, Pons, Tonnay-Charente) dépendant de la sénéchaussée de Saintonge (chef-lieu : Saintes).

Grâce à cette fonction administrative, elle est choisie à l'issue des débats de la Constituante de 1790, pour être l'un des chefs-lieux de district du nouveau département de la Charente-Inférieure de 1790 à 1800.

C'est pendant le XIXe siècle que la ville va connaître un essor urbain sans précédent s'étendant au-delà des remparts où des voies nouvelles sont percées, des hôtels particuliers construits et des usines nouvelles se développent.

Pons perd sa fonction de chef-lieu de district en 1800 et son district est totalement démantelé pendant la réforme de la carte administrative décidée par Napoléon Bonaparte. Relégué au simple rang de chef-lieu de canton dont son canton est annexé dans l'arrondissement nouvellement redéfini de Saintes, Pons entre dans une véritable léthargie urbaine.

C'est pendant la Monarchie de Juillet que la petite ville sur la Seugne connaît un véritable réveil urbain.

Tout d'abord, sa croissance démographique est remarquablement soutenue et régulière pendant toute cette première moitié du XIXe siècle et surtout pendant la période de la Monarchie de Juillet. De 1831 à 1846, la ville s'accroît de plus d'un quart de sa population où elle gagne 935 habitants en une quinzaine d'années (+ 25 %) ! Ce qui représente une des croissances démographiques les plus fortes de tout le département. Pons devient la sixième ville du département en 1846, recensant 4 661 habitants, contre 3 726 quinze ans plus tôt. Elle est la deuxième ville de l'arrondissement de Saintes et occupera ce rang pendant tout le XIXe siècle.

La petite cité doit cet essor urbain remarquable au développement de ses différentes activités économiques. Mais c'est surtout à ses industries qu'elle doit une large part de sa prospérité. Ses mégisseries et ses tanneries, qui se sont établies le long de la Seugne, perpétuent une longue tradition qui remonte au Moyen Age. A ces activités traditionnelles s'ajoutent deux filatures de laines pour la fabrication d'étoffes diverses et de draps dont le développement a commencé dans le courant du XVIIIe siècle. Des extractions de carrières fournissent des pierres de construction dont la renommée locale est solidement établie car la "pierre de Pons" est activement recherchée pour l'édification des immeubles en pierre de taille. Ces différentes manufactures emploient une population ouvrière nombreuse qui s'entasse alors dans un nouveau quartier populaire, le faubourg des Aires, situé aux portes méridionales de la vieille cité historique. Trois ponts en pierre sont enfin construits pour le franchissement des bras de la Seugne et permettent le début du développement urbain sur la rive droite de la rivière qui, jusque là, était exempte de toute construction.

Pons est également une place commerciale active, où le négoce des céréales et des vins contribue à accroître la prospérité de la ville. Une nouvelle halle aux grains, la Halle du Minage, est construite en 1845 au cœur de la cité, remplaçant celle, du Moyen Âge, détruite par un incendie dix ans plus tôt.

La petite cité se pare alors de belles maisons de ville, d'une fontaine au centre de la place du marché et des bornes-fontaines dans ses rues principales, fait construire un château d'eau en 1829, une nouvelle église y est édifiée en 1834 dans le nouveau faubourg (église Saint-Martin) et le site du donjon médiéval, acquis en 1807, abrite les services de l'hôtel de ville.

Pons donne l'image d'une ville dynamique et attractive dont l'essor se poursuivra dans la décennie suivante.

Pons connaît une situation brillante pendant tout le Second Empire, enregistrant une belle évolution démographique durant toute cette période. La petite ville passe de 4 661 habitants en 1846 à 4 969 habitants en 1866 sans jamais enregistrer de baisse de population. Elle passe du dixième rang en 1821 au cinquième rang départemental en 1866. Ce qui est tout de même remarquable. C'est aussi à cette date qu'elle enregistre son maximum démographique.

Elle doit la poursuite de son essor urbain à la prospérité du négoce des eaux de vie de cognac, la cité étant située idéalement au milieu d'une riche campagne viticole. Mais elle est redevable aussi à ses nombreuses activités industrielles établies pour la plupart le long de la vallée de la Seugne où s'activent les moulins et les tanneries. Le chemin de fer atteint la ville en 1868, et la gare est inaugurée en mars 1869 sur la rive droite de la Seugne permettant l'édification d'un nouveau quartier urbain. La voie ferrée principale qui la met en contact direct avec Saintes est prolongée en 1870 jusqu'à Jonzac et se double plus tard d'une nouvelle voie ferroviaire en direction de Royan via Gémozac. Ces nouvelles infrastructures de communication vont faire de Pons un actif carrefour ferroviaire en Saintonge.

C'est près de la rivière et aux portes de la ville haute qu'un quartier ouvrier s'est développé depuis la Monarchie de Juillet. C'est alors une petite cité dynamique et riche, dont la transformation urbaine a commencé dès le règne de Louis Philippe. La ville continue ses travaux d'urbanisme, s'embellissant et se dotant de nouveaux immeubles en pierre de taille, dans le style Empire de l'époque, et fait édifier des bâtiments publics dans son centre ville. La petite cité de la Seugne vit un véritable « âge d’or » pendant tout le Second Empire, mais il est vrai qu'elle est alors parvenue à son apogée.

Après la chute du Second Empire, Pons entre dans une nouvelle phase de son histoire urbaine où la poursuite de ses équipements lui permet de faire face à la grave crise économique causée par le désastre du phylloxéra. Mais c'est pendant la longue période de la Troisième République qu'elle commence à perdre de la population.

Pendant les années qui suivent la fin du conflit franco-prusse de 1870-1871, la ville s'affirme comme un carrefour ferroviaire où une voie ferrée la relie directement à Royan en 1875 alors que la principale ligne de chemin de fer, construite depuis Saintes par la Compagnie des Charentes, a été prolongée vers Jonzac en janvier 1870 et Montendre en novembre 1871, puis poursuivie en direction de Bordeaux à partir de 1873. Pons devient alors un important centre de transit autant pour les voyageurs que pour les marchandises, où sont notamment expédiées les céréales, les farines et les eaux de vie de cognac. La gare reçoit de nombreux équipements, dont des ateliers techniques pour l'entretien des locomotives, une prise d'eau et un réservoir pour les machines à vapeur. Les emprises ferroviaires au sol sont assez considérables, Pons étant une importante gare de triage qui reçoit de nombreux trains en provenance de Paris et de Bordeaux, ainsi que de Royan.

Une usine à gaz est édifiée aux abords de la gare ferroviaire en 1881 pour permettre l'éclairage public de la ville. Cet équipement novateur pour l'époque fait la fierté de la petite ville où "soixante becs de gaz éclairent pendant mille heures les rues de Pons à partir de 1880. Et, quarante ans durant, l'allumeur de réverbères, prolongé par sa perche, fera partie de la vie quotidienne".

La ville continue de s'embellir, notamment, en aménageant son jardin public où elle rompt avec les anciens parcs à la française et elle accueille, sur la rive droite de la Seugne, le nouveau château d'Usson dont la reconstruction selon un plan plutôt insolite est achevée en 1889.

Malgré ces équipements structurants, Pons ne franchit jamais le cap symbolique des 5 000 habitants. La ville a atteint son maximum démographique avec 4 969 habitants au recensement de 1866, chiffre de population qu'elle n'a plus jamais dépassé par la suite. Elle fait d'ailleurs partie des quelques villes du département qui n'ont toujours pas retrouvé et dépassé leur maximum démographique. Pourtant, parmi les villes de la Saintonge, Pons est de celle qui a été parmi les toutes premières à être équipées d'une gare ferroviaire et d'équipements importants. La ville n'a pas su tirer profit de ces infrastructures innovantes pour l'époque, ce qui lui aurait permis un véritable décollage de ses activités économiques et urbaines. Vivant repliée sur son négoce des eaux de vie, elle sera par la suite durablement "paralysée" par la crise du phylloxéra.

Il est vrai qu'entretemps, tout un pan des activités industrielles s'est effondré en même temps que sévissait la crise du phylloxéra qui a ravagé le vignoble saintongeais à partir de 1875. Ainsi, toutes les industries traditionnelles et fort anciennement implantées dans la ville, comme les mégisseries, les tanneries et les lainages, n'ont pas su s'adapter et faire face à la vive concurrence des industries modernes implantées dans les grands centres urbains gagnés par la révolution industrielle. La disparition de ces industries a provoqué le départ des jeunes générations vers les grandes villes comme Bordeaux et Paris, voire Angoulême, Cognac ou Saintes et, ce, grâce au chemin de fer qui a largement facilité cet exode. Dans le même temps, l'arrêt de nouvelles constructions a entraîné la fin progressive des exploitations de carrières de pierre de taille autour de la ville.

La crise viticole aidant, la ville est alors gagnée par un exode urbain qui la frappe dès le milieu des années 1880. Un lent processus de dépopulation de la ville se met inexorablement en place malgré quelques sursauts en 1896 et 1901 où Pons renoue avec une légère reprise démographique. Mais cette embellie est de courte durée car, à la veille de la Première Guerre mondiale, elle a encore perdu de la population et se retrouve ainsi au septième rang des villes du département, talonnée de très près par Marennes, mais largement dépassée par Royan et Tonnay-Charente. Elle ne recense plus que 4 549 habitants en 1911.

Au tournant du XXe siècle, l'un des maires de Pons et sénateur de la Charente-Inférieure, Émile Combes, entre temps devenu président du conseil ( fonction équivalente au premier ministre actuel ) deviendra célèbre comme l'artisan de la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État.

Pendant la sombre période de la Seconde Guerre mondiale, Pons est relativement épargnée, la ville ne subit aucune destruction que ce soit concernant les infrastructures de communication que les bâtiments industriels autant que la ville elle-même. Elle sort indemne de la période d'occupation qu'elle a cependant connue comme toute autre ville du département. La Libération, au 8 mai 1945, est fêtée dans une grande liesse populaire comme partout ailleurs dans la région.

Peu après la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux quartiers voient le jour. En seulement quelques décennies, l'espace urbain triplera par rapport à 1940.

 

( http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_ville_de_Pons )

 


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posté le 03-07-2010 à 09:55:36

Carrelets de Charente-Maritime ( Video )

Photos Mai 2010
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posté le 02-07-2010 à 18:35:47

Goulebenéze

 

Marc Henri Evariste Poitevin dit Goulebenéze (1877-1952)
N é à Burie, Goulebenéze est comparable à un Frédéric Mistral.
Il écrivit des poèmes en prose ou en vers, de même des chansons qu’il interprétait.
Sa notoriété lui vient aussi de ses écrits en patois.

 

Il naît le 2 juillet 1877 à Montigny près de Burie en Charente-Maritime.

Son pseudonyme (toujours écrit avec un accent aigu) évoque le Saintongeais dont les propos ne sont jamais si pertinents que lorsqu'il a la « goule bien aise », ce qui dans le parler local signifie avoir la figure réjouie de l'épicurien.

La notoriété de cet auteur reste aujourd'hui encore particulièrement vivace en Charente et Charente-Maritime. Ses œuvres - souvent écrites en saintongeais - sont aujourd'hui considérées comme faisant partie du patrimoine local régional (Poitou-Charentes et Aquitaine).

Malgré cela, il finit sa vie dans le plus grand dénuement, et s'éteint le 30 janvier 1952 à Saintes, où il est inhumé.

 

L'un de ses poèmes les plus célèbres est une ode à sa région d'origine intitulée « Bonjour Saintonge » écrit en 1942. Il est dédié aux prisonniers de guerre charentais.

Goulebenéze a également écrit:

  • des monologues en vers : « Le biton », « La loterie nationale », «Histoire d'au cheun».
  • des monologues en prose : « Hérodiade aux arènes de Saintes », « Le pick-up », « Le retardataire », « 'le chimie' », etc.
  • 2 petites pièces de Théâtre : «Arnestine va-t-au bal» et «Benurâ tue son goret».
  • les paroles de nombreuses chansons : « Le vin blanc », « Avec les conseillers », «Valse dau Cougnat» , qu'il interprétait généralement lui-même.

 

( http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouleben%C3%A9ze )

 

 


Goulebenéze, le Charentais par excellence au Croît Vif
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posté le 01-07-2010 à 18:10:02

Estuaire de la Gironde

 

L'estuaire de la Gironde ou Gironde (en occitan : Gironda, en saintongeais : Ghironde) est un estuaire du sud-ouest de la France dont les eaux baignent deux régions : l'Aquitaine (département de la Gironde avec Blayais sur la rive droite et Médoc sur la rive gauche) et le Poitou-Charentes (Charente-Maritime, avec la Haute-Saintonge et le Royannais, sur la rive droite).

La Gironde est l'estuaire commun de deux fleuves : la Garonne et la Dordogne, qui joignent leur cours au bec d'Ambès. Il a donné son nom au département de la Gironde.

Cet estuaire long de 75 kilomètres et large de 12 kilomètres à son embouchure est le plus vaste d'Europe occidentale, couvrant une superficie de 635 km2.

L'estuaire de la Gironde a une histoire riche grâce à l'importance du commerce maritime qui s'est beaucoup développé. L'influence du port de Bordeaux fut pendant longtemps avérée et attirait de nombreux bateaux. Aujourd'hui encore, la Gironde permet le passage de nombreux navires dont l'immense navire servant de transporteur aux ailes de l'Airbus A380.

La Gironde et ses rives détiennent un patrimoine culturel important. Les paysages sont variés et les traditions encore présentes grâce notamment à la pêche. D'autres économies sont présentes dans cet estuaire comme l'économie pétrolière ou électrique avec les dépôts de pétrole du bec d'Ambès ou la centrale nucléaire du Blayais.

L'estuaire de la Gironde commence au bec d'Ambès, point où se rencontrent deux cours d'eau, la Dordogne et la Garonne. Il se termine à la pointe de la Négade sur la rive gauche, point d'embouchure dans l'océan Atlantique et à la pointe de la Coubre sur la rive droite. Toutefois, le domaine maritime commence à l'ouest de la pointe de Grave sur la rive gauche, et la pointe de Suzac sur la rive droite.

L'embouchure peut être délimitée précisément par trois points :

Il arrose d'un côté les vignobles du Médoc et de l'autre les vignobles de Blaye, célèbres vignobles bordelais. La Gironde arrose les départements et les villes suivantes :

Les paysages entre la rive gauche et la rive droite sont totalement différents. Sur la rive gauche de Macau à la pointe de Grave, on retrouve une plaine alluviale et de graves provenant des Pyrénées où domine un paysage viticole. Près de la mer, les vignes cèdent leur place aux dunes et quelques marais sont présents ça et là. Sur la rive droite, le paysage est beaucoup plus marqué et plus diversifié. On retrouve de grandes falaises et de grandes collines. Les vignes sont moins présentes que sur l'autre rive. Enfin, vers le nord, on trouve de grands marais près de Saint-Ciers-sur-Gironde, de Braud-et-Saint-Louis et de Saint-Thomas-de-Conac. Enfin, on retrouve des falaises mortes contenant des habitations troglodytes près de Mortagne-sur-Gironde.


Plusieurs îles sont présentes dans l'estuaire de la Gironde entre le bec d'Ambès et l'embouchure. Ces îles ont subi de nombreuses modifications au cours des temps et suivant les courants et le déplacement des bancs de sable. Du nord au sud de l'estuaire, les plus grandes sont :

  • L'île apparue dans l'estuaire de la Gironde en 2009, à l'est de Cordouan
  • L'île de Patiras est la plus ancienne de l'estuaire. Elle abrite des parcelles de maïs et de vignes ainsi qu'un phare. Cette île servait de quarantaine pour les bateaux avant d'accoster dans les différents ports de l'estuaire.
  • L'île Nouvelle est une réserve naturelle depuis 1991.
  • L'île Paté abrite le fort Paté, un édifice fortifié construit par Vauban en 1690 afin de préserver le port de Bordeaux d'éventuelles attaques.
  • L'île Verte, l'île du Nord et l'île Cazeau sont un groupe insulaire de 790 hectares. L'île Verte conserve les ruines d'un village. 40 hectares de l'île forment une réserve naturelle depuis 2001.
  • L'île Margaux est une petite île de 25 hectares. Très proche de la rive du Médoc, on y cultive 14 hectares de vigne.
  • L'île Macau.

L'estuaire se trouve sur un plateau calcaire du crétacé, déposé il y a 140 à 150 millions d'années. La surrection des Alpes et des Pyrénées, il y a 60 à 65 millions d’années, froissa les couches de calcaire. Il y eut alors un soulèvement du Saintongeois avec l'anticlinal de Jonzac, ce qui forma les falaises entaillées de conches sur la rive nord de l'estuaire et la plaine du Médoc au sud. Les eaux viendront buter contre cette falaise et former l’estuaire de la Gironde. Pendant cette période, la mer envahit tout le bassin aquitain et ce n'est qu'à la fin du Tertiaire que les eaux se retirèrent.

Pendant le Quaternaire, des périodes de grands froids et de chaleur se succèdent. Les eaux de la mer se retirent pendant les ères glaciaires ce qui provoque un creusement du lit de la Gironde. Des terrasses alluvionnaires se forment sur la rive gauche. Mais avec la fonte des glaces, la mer remonte et la Gironde comble son lit avec des alluvions et les pentes au bord de l'estuaire s'adoucissent.

Il y a 2 000 ans les marais se forment sur les deux rives de l'estuaire, puis des dunes et des conches apparaissent vers l'an 1000. Aujourd'hui, les marais ont été asséchés et l'estuaire évolue toujours. En 1999, l'île de la Croute a disparu sous les eaux et Bourg-sur-Gironde se retrouve en face de la Dordogne au lieu de la Gironde.

L'estuaire de la Gironde est le plus grand estuaire d’Europe occidentale, avec 75 km de long et jusqu’à 12 km de large et une superficie de 635 km2.

La Garonne et la Dordogne apportent de 800 à 1 000 m3⋅s-1 d'eau douce chargée de sédiments ; en même temps, deux fois par jour, la marée montante apporte 15 000 à 25 000 m3 d'eau de mer, ce qui favorise la formation de bancs de sable, de vasards et d'îles. La rencontre de l'eau douce, riche en alluvions, avec l'eau salée fait floculer les particules argileuses qui forment un « bouchon vaseux » caractéristique des eaux estuariennes. La Gironde charrie chaque année de deux à huit millions de tonnes de particules en suspension. Une partie des matières en suspension (1,5 à 3 millions de tonnes par an) se dépose, formant des bancs de sable, des vasards et des îles. L'estuaire de la Gironde est fortement soumis au flux et au reflux des marées. Cette marée dynamique remonte très en amont dans l'estuaire (jusqu'à 150 km de l'embouchure) : Casseuil sur la Garonne, Castillon-la-Bataille sur la Dordogne et Laubardemont sur l'Isle. Lors des grandes marées, le phénomène du mascaret peut survenir et remonter le fleuve sur une grande distance. Il est surtout visible plus en amont, sur la Dordogne et la Garonne. Cette vague est souvent surfée par les amateurs.

L'estuaire est un important axe de navigation et de transport de marchandises avec le passage de cargos, de porte-conteneurs, de bateaux de pêche et de tourisme. Le transport de gros gabarits pour la construction aéronautique est utilisé pour le transport d'une partie du fuselage de l'Airbus A380 de Saint-Nazaire à Pauillac. Il est de là transbordé sur une barge ou une péniche d'Airbus remontant la Garonne jusqu'à Langon, activité que l'on nomme « chenalage ».

Dans l'ensemble de l'estuaire et de la Garonne, le service de pilotage aux navires est assuré par les Pilotes de la Gironde, syndicat réglementaire et obligatoire de service aux navires. Les pilotes assurent la prise en charge des navires au large de l'estuaire depuis la bouée BXA jusqu'au sept ports hauturiers du fleuve et les raccompagnent depuis les ports vers la haute mer.

La navigation de la Gironde commence durant l'âge de Bronze avec le commerce de l'étain en provenance de Cornouailles et le commerce du cuivre en provenance d'Espagne. Novioregum devient un port très développé. Ce trafic va permettre l'émergence et la fondation de Burdigala par les Bituriges Vivisques, c'est-à-dire la future ville de Bordeaux. Au IXe siècle, les Vikings sillonnent les eaux de l'estuaire et pillent les bateaux de commerce.

Mais le trafic maritime dans l'estuaire s'amplifie avec l'arrivée au trône des rois d'Angleterre en Aquitaine au XIIe siècle. En 1152, le roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt épouse Aliénor d'Aquitaine et perçoit en dot les terres bordelaises. L'estuaire devient la voie d'accès aux terres bordelaises du roi d'Angleterre et le commerce du vin explose. Au XIIIe siècle, la tour de Cordouan est construite et permet de faciliter l'accès à l'estuaire. Le trafic maritime est perturbée par les conflits entre le roi d'Angleterre et le roi de France. Des batailles navales s'y déroulent en 1406, 1442 et 1451.

À partir du XVIe siècle, les destinations et les échanges se diversifient. Le goudron, le blé et la résine transitent par la Gironde. Des bateaux de pêche partent pour Terre-Neuve pêcher la morue. Bordeaux devient un centre de traitement et d'expédition de la morue pour le reste de l'Europe. Les Anglais sont remplacés par les Hollandais. Le trafic est important et le commerce du vin florissant. Les Hollandais s'installent dans la ville de Bordeaux. C'est aussi le début de la fabrication de navires et l'implication de bordelais dans la vie de l'estuaire.

Au XVIIIe siècle, l'estuaire devient un axe de passage très fréquenté. Le port de Bordeaux devient le premier port français. Le phare de Cordouan est construit pour aider les bateaux à passer les passes de la Gironde réputée dangereuse. Des pilotes de l'estuaire à bord de cotres étaient formés pour guider les bateaux dans la Gironde jusqu'aux différents ports. C'est durant cette période qu'apparaît la gabare, navire dédié au transport des marchandises.

Le commerce colonial et le commerce du vin attirent de nombreux pillards et ennemis. En 1662, le roi Louis XIV autorise l'armement des bateaux pour se défendre. Les corsaires envahissent l'estuaire et protègent le commerce. Au cours du siècle, les corsaires bordelais détruisent de nombreux navires anglais et assurent le commerce maritime lors de parcours en mer pour faire du pillage que l'on appelle des courses. Le port de Bordeaux fait aussi partie du commerce négrier avec notamment le commerce triangulaire qui rend de nombreuses familles bordelaises riches. Au total, en ayant assuré 11,4 % du trafic négrier français, Bordeaux a été le deuxième port négrier de France, à égalité avec celui de La Rochelle, mais loin derrière les 41,3 % du port de Nantes.

Mais au XIXe siècle, Le Havre devient le premier port de France supplantant celui de Bordeaux et le commerce dans l'estuaire diminue.

 

Vauban, le commissaire général des fortifications du roi Louis XIV, fait construire un système de défense sur l'estuaire à partir de la deuxième moitié du XVIe siècle. L'objectif est de protéger l'estuaire de la menace des flottes anglaises et hollandaises. Blaye devient le point d'appui de son système de défense avec la construction de la citadelle de Blaye. Mais ce fort n'est pas suffisant et ne permet pas de contrôler l'autre rive de la Gironde : la portée de l'artillerie n'est pas suffisante.

Entre 1690 et 1693, Vauban fait construire Fort Médoc sur la rive gauche et Fort Paté sur un îlot au milieu de la Gironde. L'édifice est construit sur un réseau de poutres servant de fondation solide sur un sol très mouvant. À la fin du XVIIe siècle, le verrou mis en place sur la Gironde est enfin prêt. Il sera mis à l'épreuve par les Anglais en 1814 avec le siège de la citadelle et la capitulation de Napoléon.

Le « verrou Vauban » a été classé en 2008 au patrimoine mondial de l'UNESCO.


Il existe une quarantaine de ports : des ports industriels en minorité mais le plus souvent visibles, des ports de plaisance et des ports de pêche naturels. Ces ports sont le plus souvent en retrait dans les terres pour être à l'abri des courants. Ils prennent place dans les anciens marais de la Gironde.

  • Le port de Blaye est un port de pêche et de plaisance se trouvant au pied de la citadelle.
  • Le port de Lamarque sur la rive gauche est un port d'embarquement et de débarquement du bac assurant la liaison avec le port de Blaye sur la rive droite.
  • Le port de Mortagne-sur-Gironde est un port de pêche et de plaisance. Il était autrefois le cinquième port pour l'importance de son trafic.
  • le port de Pauillac est le premier port de l'estuaire.
  • Le port de Saint-Fort-sur-Gironde est un port de pêche et de plaisance.
  • le port Médoc au Verdon-sur-Mer est un port de plaisance moderne. Il est le premier port vert de l'Atlantique.

Plus loin, après l'estuaire, on trouve d'autres ports plus importants en capacité d'accueil mais pas en tirant d'eau comme :

  • Le port de Bassens est le port le plus important de Gironde.
  • Le port de Lormont, un port de plaisance.
  • Le port de la Lune, le grand port de Bordeaux qui peut recevoir des paquebots de 280 mètres de long.

Sur les deux rives de l'estuaire existent aussi bon nombre de petits ports, appelés « esteys » ou « estiers », suivant que l'on se trouve sur la rive gauche ou la rive droite. Il s'agit plutôt de haltes nautiques. Certains ont pourtant joué un rôle important dans le transport du vin, du bois ou des céréales. Ils constituent aujourd'hui un patrimoine typique de l'estuaire.

 

Trois passages de bacs permettent de traverser la Gironde :

  • tout au nord, un bac relie Royan au Verdon-sur-Mer (véhicules et passagers)
  • tout au sud, un autre bac relie Lamarque à Blaye (véhicules et passagers)
  • entre les deux, un bateau-passeur permet de relier Pauillac à Port-Vitrezay (Saint-Sorlin-de-Conac) (passagers uniquement)

Dans l'estuaire de la Gironde, deux types de bateaux traditionnels existent :

  • la gabare qui permet le transport de marchandises, notamment les tonneaux de vin exportés depuis Bordeaux.
  • la filadière qui est un bateau de pêche à voile qui a une forme de navette d'où son nom. Dès le XVIIe siècle, ce bateau permettait de pêcher avec des filets dérivants. Deux modèles séjournent à Port-Maubert (Saint-Fort-sur-Gironde).

La pêche dans l'estuaire de la Gironde est surtout une activité centrée sur les poissons migrateurs : aloses, maigre, anguille, lamproies et sur les petites crevettes blanches caractéristiques des estuaires.

La pêche de la pibale ou civelle est une grande tradition dans l'estuaire, c'est aussi la plus lucrative. Ces alevins d'anguilles sont pêchés dans l'estuaire grâce à des chalutiers portant de grands filets latéraux, les « pibalours ». Ces embarcations sont aussi nommées bateaux libellules. Depuis les années 1980, la pibale est vendue sur les marchés asiatiques et bénéficie d'une forte valeur ajoutée. Mais la ressource s'épuise et de moins en moins de pibales remontent l'estuaire de la Gironde.

La lamproie et l'alose se pêchent au printemps. La lamproie est cuisinée à la bordelaise dans son sang et du vin. Enfin, la pêche au maigre est très prisée et insolite dans l'estuaire. Ce poisson se reproduit dans l'embouchure de la Gironde au niveau du Banc des Marguerites. Le mâle pousse des grognements qui alertent les pêcheurs : c'est une pêche « à l'écoute ».

La pêche au carrelet est très répandue le long de l'estuaire. On retrouve de nombreuses cabanes sur pilotis le long des rives permettant de descendre un filet carré (le carrelet) à l'eau. Le terme de carrelet s'applique également à la cabane de pêche. C'est une pêche au hasard (on remonte régulièrement le filet et on n'utilise aucun appât) pratiquée par les amateurs.

La pêche de l'esturgeon est totalement interdite depuis 1982. À partir des années 1920, l'esturgeon - appelé localement créa ou créac - était pêché afin de récupérer le précieux caviar. Mais, du fait de la destruction des lieux de ponte (gravières de Dordogne et de Garonne) et d'un pêche excessive, l'espèce est en danger de disparition. Depuis les années 1980, un effort de sauvegarde de l'espèce a été mis en place dans l'estuaire ; mais sans grand succès. Des élevages d'esturgeons sont présents en Charente-Maritime et en Gironde mais l'espèce élevée n'a rien à voir avec l'esturgeon européen. En effet, il s'agit d'un poisson d'eau douce, plus petit, qui appartient à l'espèce Acipenser baerii (esturgeon sibérien) alors que l'espèce autochtone, l'esturgeon européen (Acipenser sturio) est un migrateur amphihalin qui vit en mer et se reproduit en eau douce. Actuellement, l'estuaire de la Gironde est le seul estuaire au monde qui voit passer l'esturgeon européen pour se reproduire en Dordogne ou en Garonne. L'estuaire de la Gironde représente une zone de nourricerie indispensable pour les juvéniles.
 


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posté le 27-06-2010 à 17:22:56

Les Océans

 

Un océan est souvent défini, en géographie, comme une vaste étendue d'eau salée. En fait, il s'agit plutôt d'un volume, dont l'eau est en permanence renouvelée par des courants marins. Approximativement 71% de la surface de la Terre est recouverte par l'Océan mondial, communément divisé en 5 océans et en plusieurs dizaines de mers.

Étymologie

Le mot « océan » vient de la divinité Océan (en grec ancien Ὠκεανός / Ôkeanós), l'ainé des Titans dans la mythologie grecque.

Découpage

Sur Terre, il n'existe qu'une seule étendue d'eau salée ininterrompue, encerclant les continents et les archipels, qu'on appelle « l'océan mondial », « l'océan planétaire » ou encore plus simplement « l'Océan » (avec une majuscule). L'Océan a été subdivisé à l'origine en 3 grands ensembles (Atlantique, Indien et Pacifique), en utilisant les limites des continents, mais aussi les caractéristiques structurelles des océans, leur composition et leur circulation d'eau.

L'océan Austral et l'océan Arctique font davantage débat. L'océan Austral n'est souvent considéré que la portion sud des 3 autres océans, et ses limites restent floues, en général au sud du 60e parallèle. S'il est en général justifié par les océanographes et les météorologues pour ses conditions particulières (courant circumpolaire antarctique et discontinuité thermique aux alentours de 38--40 ° sud, notamment), les géographes remettent en cause sa validité ; il n'a toujours pas été officiellement adopté par l'OHI. À l'opposé, l'océan Arctique a été officiellement adopté par l'OHI, mais sa faible superficie lui vaut d'être parfois qualifié de « mer Glaciale Arctique ». Si le découpage était à l'origine assez arbitraire, l'Organisation hydrographique internationale propose actuellement des délimitations précises pour chacun d'entre eux.

Pour le grand public, on parle généralement des « cinq océans » suivants, par superficie décroissante :

  • l'océan Pacifique (179 700 000 km2, 49,7 % des océans) est le plus grand et le plus profond des océans puisqu'il recouvre 1/3 de la surface de la planète. Le volcanisme aérien ou sous-marin y est important dans sa partie centrale et occidentale. Il est très ouvert au sud vers l'océan atlantique et quasiment fermé au nord par le détroit de Béring.
  • l'océan Atlantique (106 400 000 km2, 29,5 %) est le 2e océan par sa superficie. Il s'étend du nord au sud sur une largeur de 5 000 km de moyenne et présente peu de volcanisme. Le fond de cet océan est jeune et il reçoit une grande quantité d'eau douce avec les nombreux fleuves qui s'y jettent comme l'Amazone, le Congo, le Saint-Laurent, etc.
  • l'océan Indien (73 556 000 km2, 20,4 %) est situé au sud de l'Asie entre l'Afrique et l'Australie. Il n'est quasiment présent que dans l'hémisphère sud.
  • l'océan Antarctique ou océan Austral (20 327 000 km2, 5,6 %) entoure le continent antarctique et ses limites sont moins nettes que les autres océans.
  • l'océan Arctique (14 090 000 km2, 3,9 %) est centré sur le pôle Nord et est de petite taille et peu profond. Il est entouré de nombreuses terres et recouvert d'une épaisse couche de glace.

Chaque océan est à son tour découpé en mers, golfes, baies, détroits, etc. ; le Pacifique et l'Atlantique sont aussi divisés en portions Nord et Sud, au niveau de l'équateur. Il existe également des étendues d'eau salée qui ne font pas partie de l'Océan, comme la mer Caspienne, la mer d'Aral ou le Grand Lac Salé. Mais bien que certains soient nommés « mer », il s'agit toujours de lacs salés puisqu'ils ne communiquent pas avec l'Océan.

Dimensions

Les océans recouvrent environ 361 millions de km2 , soit 70,8 % de la surface du globe. Leur volume total atteint 1,37 milliard de km3  et leur profondeur moyenne est de l'ordre de 3 700 - 3 800 mètres. Près de la moitié des eaux océaniques dépasse 3 000 m de profondeur ; le point le plus profond est la fosse des Mariannes, avec 11 020 m de profondeur. La masse volumique de l'eau de mer se situant entre 1 020 et 1 035 kg/m3, la masse totale des eaux océaniques est d'environ 1,4×1021 kg, soit 0,023 % de la masse totale de la Terre.

Océanographie

L'océanographie est la science étudiant les mers et océans ; elle a véritablement débuté avec les grandes explorations du XVIIIe et XIXe siècles. À la croisée de multiples domaines, on la divise couramment en quatre grandes branches : la géologie marine qui étudie les fonds marins, l'océanographie physique qui étudie les caractéristiques physiques (vagues, marées, courants...), l'océanographie chimique qui s'occupe de la composition de l'eau et de son interaction avec l'atmosphère, et la biologie marine qui étudie la vie des océans. On ajoute parfois à ces disciplines la météorologie marine et l'ingénierie maritime. Ces différents aspects des océans sont décrits ci-dessous.

Géologie marine : les fonds sous-marins

La géologie marine décrit la structure du fond des océans : géologiquement, un océan est un plancher océanique recouvert par de l'eau. Le plancher ou croute océanique se distingue de la croute continentale, par 

  1. sa composition : le plancher océanique est la fine couche de basalte volcanique solidifié qui recouvre le manteau là où il n'y a pas de continents. La croute océanique a aussi une lithologie plus basique que la croute continentale.
  2. son épaisseur : 5 à 7 km en moyenne, contre 30 km en moyenne pour la croute continentale ;
  3. une densité plus importante de 3,24 à 3,27, contre 2,7 à 2,8 pour la croute continentale.

La croute océanique est aussi la plus jeune, puisqu'elle est formée par les épanchements de lave au sommet des dorsales océaniques. Ainsi, les plus anciennes roches trouvées provenant de la croute continentale datent de 3700 millions d'années, tandis que les plus anciennes provenant de la croute océanique datent de 220 millions d'années. La transition entre croutes océanique et continentale s'effectue au niveau du plateau continental, soit de façon graduelle (marge passive), soit de façon plus brutale avec une marge active ou zone de subduction.

La géomorphologie sous-marine distingue les grandes caractéristiques des fonds. Près des côtes, on trouve le plateau continental, de pente très faible et descendant jusqu'à 130 - 150 m. La pente plus accentuée (4 à 5 ° en moyenne, localement plus forte) qui lui succède est le talus continental qui descend jusqu'à 2 000 - 3 000 mètres, avec à son pied le glacis continental où s'accumulent les sédiments. Ces ensembles forment la marge continentale ou précontinent. La majeure partie du fond des océans est formée de plaines abyssales entre 3 000 et 6 500 mètres, de pente très faible.

Ces paysages sous-marins connaissent des interruptions : les canyons sous-marins entaillent le talus continental, parfois jusqu'au plateau continental sous forme de gouf. Les plaines abyssales sont parsemées de collines abyssales peu élevées et coupées par les longues fosses sous-marines parfois très profondes, et les dorsales, similaires aux chaines de montagne sur terre. Au milieu des dorsales, le rift profond (1500 à 1800 m) est l'endroit où la nouvelle croute se crée par épanchement de lave. Le volcanisme sous-marin donne aussi d'autres paysages comme les monts sous-marins et les volcans sous-marins, devenant des îles volcaniques lorsqu'ils émergent.

Océanographie physique : l'eau en mouvement

L'eau des océans est loin d'être immobile : elle est au contraire constamment en mouvement, même quand l'absence de vent lui fait prendre l'aspect d'un miroir. il existe ainsi des mouvements oscillatoires de faible période (les vagues et la houle) ; des mouvements oscillatoires de plus grande période (marée, tsunamis et ondes de tempête) ; et les mouvements non oscillatoires, c'est-à-dire les courants marins non liés au marées. L'océanographie physique étudie les mouvements et propriétés des eaux marines.

Sur une échelle de temps plus longue, l'eustatisme désigne la variation du niveau moyen de la mer

Vagues et houle

Les vagues peuvent être créées par le passage d'un objet dans l'eau (comme pour le sillage d'un bateau), par la rencontre de courants (comme pour le mascaret créé par la marée), mais le plus souvent sont créées par le vent soufflant à la surface. La friction du vent et la tension superficielle de l'eau créent de petites oscillations, les vagues capillaires, qui deviennent ensuite des vagues mieux formées. La hauteur, la période et la longueur des vagues va s'accroître avec la force du vent (mesurée sur l'échelle de Beaufort), la distance sur laquelle il souffle (le fetch) et la durée pendant laquelle il souffle.

Si la « mer du vent » désigne les vagues formées par le vent local, la houle désigne les vagues formées par un vent distant ou qui s'est arrêté. Si le vent a soufflé suffisamment fort, longtemps et/ou sur une assez grande distance, la houle en sera d'autant mieux formée, avec une longueur plus élevée et une plus grande énergie emmagasinée. La houle peut ainsi parcourir d'immenses distances, même en l'absence de vent[; on parle alors de « houle résiduelle ». Malgré leur apparence régulière et sinusoïdale, les vagues et la houle ne sont pas parfaitement périodiques, et ne peuvent pas être réduites à une courbe mathématique simple. On utilise l'analyse spectrale pour les décomposer en somme d'ondes simples.

Le mouvement des vagues est circulaire en eau libre, et son amplitude se réduit alors que la profondeur augmente. On considère qu'à une profondeur égale à la moitié de la longueur d'onde, le mouvement peut être considéré comme nul; les vagues ne concernent donc qu'une mince couche de l'océan. En eau peu profonde, en revanche, le mouvement s'aplatit : il devient elliptique près de la surface, et quasiment horizontal près du fond. Les vagues approchant d'une côte finissent donc par s'aplatir sur une pente douce (comme une plage) mais au contraire se cambrent et finissent par déferler lorsque les fonds remontent plus brutalement. La morphologie du littoral entraine aussi leur diffraction et réfraction.

Parmi les vagues particulières, on peut citer les seiches, ondes stationnaires générées dans les baies très fermées, et les vague scélérates, vague isolées d'amplitude exceptionnelle rencontrées parfois par des navires au large.

Ondes de tempête et tsunamis

La période de la houle peut atteindre plusieurs dizaines de secondes, mais dépasse rarement 30 secondes. Des ondes plus longues existent : il y a d'une part les « infravagues » d'une période de 30 secondes à 5 minutes, résultant d'interactions complexes ; d'autre part, les phénomènes exceptionnels que sont les ondes de tempête et les tsunamis. Les marées sont traitées dans la section suivante.

Les ondes de tempête surviennent sous une dépression ou un cyclone tropical : la baisse de pression atmosphérique fait localement monter le niveau de la mer, ce que le vent et la force de Coriolis peuvent aggraver. Si la configuration des côtes est telle que l'onde ainsi créée se déplace avec la dépression, un effet de résonance amplifie l'onde jusqu'à lui faire atteindre des proportions dévastatrices.

Les tsunamis sont causés par des phénomènes tectoniques : séisme, glissement de terrain sous-marin, éruption sous-marine. Ils peuvent aussi provenir d'une explosion nucléaire sous-marine ou de l'impact d'une météorite. Créés en profondeur avec une grande longueur d'onde (période de l'ordre de l'heure), ils transportent une énergie bien plus grande que la houle puisque l'onde parcourt toute la hauteur d'eau. Peu visibles en haute mer (leur amplitude ne dépasse guère le mètre), ils se déplacent à haute vitesse (~800 km/h) et déferlent sur les côtes, pouvant dépasser les 10 mètres d'amplitude.

Marées

Les marées sont un ensemble d'ondes longues, de période de 12 ou 24 heures généralement. Elles ont pour origine l'attraction gravitationnelle (plus précisément la force de marée) de la Lune et dans une moindre mesure de celle du Soleil. Cette onde se déplace à la surface des océans et se voit affectée par la force de Coriolis et la configuration des terres : au lieu d'avoir une onde unique parcourant la Terre en suivant le mouvement de la Lune, on trouve des configurations complexes, comme des ondes tournant autour de points fixes (les points amphidromiques). L'onde-marée a une vitesse dépendant de la profondeur (de l'ordre de 400 nœuds dans l'Atlantique), et de même pour sa longueur d'onde. Celle-ci atteint 9 000 kilomètres dans l'Atlantique (par 4 000 mètres de fond) et 1 400 kilomètres en Manche par 100 mètres de fond.

La forme des côtes peut créer un effet de résonance amplifiant le marnage ; les plus grandes marées se trouvent ainsi dans des baies formant un entonnoir, comme la baie d'Ungava, la baie de Fundy, le canal de Bristol ou la baie du Mont-Saint-Michel. Inversement, les plus faibles marées se trouvent au milieu des océans très ouverts (0,2 mètre à Tahiti) et dans les mers très fermées comme en Méditerranée ou dans la Baltique. L'amplitude des marées varie aussi avec les lunaisons : les marées sont plus fortes aux nouvelles lunes et aux pleines lunes, lors des syzygies, ce sont les marées de vives-eaux.

L'onde de marée comprend un terme semi-diurne (de période 12 heures) et un terme diurne (de période 24 heures). Selon les bassins, l'influence de chaque terme peut être plus ou moins grande. Sur les côtes d'Europe occidentale, le terme semi-diurne prévaut, il y a donc deux hautes mers et deux basses mers chaque jour. Le terme diurne prévaut par exemple en mer de Chine méridionale ou dans le golfe du Mexique. La marée peut aussi être mixte (comme à Victoria), semi-diurne avec des inégalités diurnes (comme à Seattle), ou encore être affectée par les côtes, comme à Southampton où deux hautes mers se succèdent ou le détroit de Cook où la basse mer succède rapidement à la haute mer.

Courants marins

Les courants marins ont différentes origines. Les courants de marée sont en phase avec la marée, et sont donc périodiques ; ils peuvent atteindre plusieurs nœuds à certains endroits, notamment autour des pointes. Les courants non périodiques ont pour origine le vent et les différences de densité.

Le vent crée des courants de surface (appelés « courants de dérive »). Si ces courants suivent la direction des vents dominants en surface, l'effet de spirale d'Ekman change leur direction au fur et à mesure que la profondeur augmente, tandis que les frottements diminuent leur vitesse ; à une certaine profondeur, le courant voit même sa direction inversée et sa vitesse s'annuler. L'influence de ces courants se fait sentir jusqu'à 400 à 800 mètres de profondeur maximum, affectant ainsi 10 % du volume des océans. Ces courants peuvent varier considérablement avec les saisons.

En profondeur en revanche, les courants marins sont causés par les gradients de température et de salinité entre les masses d'eau [...]

Biologie marine : la vie dans les océans

La biologie marine est la science qui a pour objet d'étudier la vie marine, et donc océanique, sous toutes ses formes. Alors que la mer recouvre 71 % de la surface de notre planète, de par leur profondeur, les océans représentent un volume habitable 300 fois supérieur à celui des habitats terrestres. C'est en cela que la vie océanique est particulière : les 3 dimensions de l'espace sont beaucoup plus occupées que sur Terre. La profondeur joue un rôle très important dans la répartition des espèces.

Les espèces sont en général réparties en fonction de leurs rapports avec le milieu. Une dichotomie est fréquemment réalisée entre le domaine pélagique, peuplé par le pélagos, et le domaine benthique, peuplé par le benthos. Le pélagos est l'ensemble des organismes occupant une colonne d'eau, alors que le benthos est l'ensemble des organismes occupant les fonds marins ou leur surface. Le pélagos est subdivisé en plancton et necton, ce dernier étant l'ensemble des organismes dont la capacité de nage est telle qu'il peut se déplacer contre les courants, les organismes du plancton n'en étant pas capables.

Ce genre de classification aura toutefois des limites, car certains organismes peuvent par exemple être benthiques durant la plus grande partie de leur existence et devenir pélagiques pour se reproduire comme certains Annélides Polychètes comme Néréis ou Syllis, et de la même façon, on peut trouver des espèces qui sont benthiques le jour et pélagiques la nuit, tels de nombreux crustacés du genre Cumacés.

Relations Être humain -Océan

Selon des données récentes seuls 4 % environ de l'océan mondial serait relativement épargné par les activités humaines et environ 40 % serait très fortement affecté, essentiellement dans l'hémisphère Nord, près des pays industrialisés, en Manche-Mer du Nord, mer de Chine et le long des littoraux nord-américains ainsi que du Sri Lanka.

La perception de la vulnérabilité de l'océan évolue. A titre d'exemple, ni-2009, 76% des français interrogées jugeaient mauvaise la santé des océans, 70% d'entre eux estimant que les mesures de protection étaient insuffisantes[. 78% approuvent le développement d’activités plus respectueuses de l’environnement pour protéger la mer, mais seulement 11% souhaitent une diminution de ces activités.

Exploration

Si le trajet sur la surface les océans est pratiqué de longue date, l'exploration des fonds marins ne fut possible que récemment.
Le point le plus profond des océans est l'abysse Challenger de la fosse des Mariannes, situé dans l'océan Pacifique près des îles Mariannes du Nord. Complètement exploré en 1951 par le navire britannique Challenger II, sa profondeur maximale atteint 10 923 m.
Le plancher océanique est presque inexploré et n'est pas cartographié. Une carte globale des fonds marins avec une résolution de 10 km, créée en 1995 sur la base des anomalies gravitationnelles de la surface océanique, est en constante amélioration, grâce à l'accumulation des mesures altimétriques , dont on calcule une moyenne.

Ressources naturelles

L'océan est une ressource majeure, halieutique notamment, mais qui contribue à la régulation climatique et qui - via le phytoplancton - fournit et recycle environ 80 % de l'oxygène de l'air.

Pollution

L'océan mondial est le réceptacle de nombreuses pollutions apportées par l'air, par les rivières, par les littoraux ou directement en mer (impacts des forages pétroliers et des extractions de sables, granulats, algues... déchets, dégazages, sédiments et boues de curage et munitions immergées. Les accidents, dont marées noires en sont une autre source importante. L'ONU s'inquiète de voir des phénomènes de vastes « zones mortes » apparaître (plus d'une centaine dans le monde en 2003), dont sur de vastes masses d'eau en aval du Mississippi, ou en mer Baltique.

Protection des océans

La sécurité maritime est géré sous l'égide de l'ONU par l'organisation maritime internationale (OMI).

Une conférence mondiale des océans s'est réunie à Madado qui engage ses parties à mieux protéger l'océan mondial, et qui s'est conclu par une Déclaration (Déclaration de Manado). L'Europe (la Commission) met en place une « stratégie en faveur du développement de la région de la mer Baltique », qui invite et veut aider les états de la région balte à mieux prendre en compte l'environnement

Mythologie

Le terme d'Océan est utilisé depuis longtemps par les Hommes. Ils se l'imaginaient comme un grand fleuve qui entourait la terre ferme. Dans la mythologie grecque, Océan est un Titan, fils d'Ouranos(le Ciel) et de Gaïa (la Terre). Il est souvent représenté sous la forme d'un vieillard assis sur les vagues de l'océan, avec un pique à la main et un monstre marin à côté de lui. Il tient une urne et verse de l'eau, symbole de la mer, des fleuves et des fontaines.

Océans disparus

La tectonique des plaques ayant reconfiguré la physionomie de la Terre, il a existé plusieurs océans par le passé, désormais disparus (cette liste n'est pas exhaustive) :

  • Panthalassa, le vaste océan entourant le supercontinent de la Pangée ;
  • Téthys, situé entre le Gondwana et la Laurasie ;
  • Tornquist, l'océan méridional entre Baltica et Avalonia.
  • L'océan Centralien, océan du Dévonien.
  • L'océan Rhéique, océan du Silurien et du Dévonien.
  • L'océan Iapetus, océan du Cambrien et du Silurien.

Océans extraterrestres

La Terre est le seul objet astronomique connu présentant des étendues d'eau liquide à sa surface et elle est, en cela, le seul du système solaire.

Cependant, de l'eau liquide existe sous la surface de plusieurs satellites, protégée du vide et du froid glacial sous une couche de glaces de plusieurs km, ou dizaines de km ; comme Europe ou probablement Callisto et Ganymède. Il est possible que d'autres satellites (Triton entre autres) possèdent des océans internes désormais gelés

 

 ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Oc%C3%A9an )

Photos Mai 2010

 

 


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posté le 24-06-2010 à 18:20:26

Mouclade au pineau des charentes

http://www.le-bois-roland.com/gastronomie.htm

 

Ingrédients : (pour 4 pers.)

  • 1kg de moules
  • un gros oignon,
  • un bouquet de persil
  • une tasse de crème fraîche
  • un œuf
  • un verre de pineau

Faire ouvrir les moules, recueillir le jus, le passer. Faire un roux léger mouillé avec ce jus. Poivrer assez fortement, ajouter oignon, ail et persil haché. très menu. Verser un verre de pineau , vérifier l'assaisonnement. Lier avec la tasse de crème dans laquelle on aura battu le jaune d'œuf. Verser la sauce sur les moules et remuer activement le tout pour que les moules soient bien enrobées.

Servir très chaud.

Tags: #recette
 


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1. obeline8o  le 25-06-2010 à 03:04:27  (site)

vas tu remonter jusqu'en vendée ou tu restes sur les charentes ?
encore une fois bravo, ce blog est très bien fait !!!!
bonne journée

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posté le 23-06-2010 à 10:48:24

Sommaire

 

 

S O M M A I R E
______

     

         
  • Meschers:.
  • Aux alentours de Meschers:  (Carte touristique de la région)
  • L'estuaire - Les Charentes - Le Poitou:
  •  

     

     

     


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    posté le 22-06-2010 à 17:31:38

    Fort Boyard


     

     

     

    Le fort Boyard  est une fortification située entre l'île d'Aix et l'île d'Oléron, rattaché à la commune d'Île-d'Aix , dans le département de la Charente-Maritime. Il fut construit initialement pour protéger la rade de la marine anglaise duxviie siècle. Le fort Boyard fait partie intégrante de l'Arsenal Maritime de Rochefort qui s'étend tout au long de l'estuaire de la Charente. C'est aujourd'hui une propriété du conseil général de la Charente-Maritime.

    Le fort fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1950.

    Le fort mesure 68 mètres de long sur 31 mètres de large, pour une superficie totale de 2 689 m². Les murs d'enceinte culminent à 20 mètres. Il est construit sur un banc de sable nommé « longe de Boyard » qui a donné son nom au fort. Il est visible depuis Fouras , depuis le pont qui relie l'île d'Oléron au continent (sud de l'île) , depuis le phare de Chassiron par beau temps (extrême nord de l'île) et aussi depuis la ville de La Rochelle. De 1995 à 2002, dans le cadre des "Sites en Scènes", un feu d'artifice y était tiré le 14 juillet, que l'on peut voir depuis toutes les plages des alentours. Ce feu d'artifice contenait des milliers d'explosifs et durait, en moyenne, une trentaine de minutes.

    Le fort a été construit afin de protéger l'arsenal de Rochefort-sur-Mer qui était l'un des plus prestigieux de l'empire. La raison exacte de la construction de ce fort en sus des batteries de canons disponibles sur les côtes des différentes îles est que la portée de ces derniers était trop faible (1 500 mètres environ) et qu'il restait une zone hors d'atteinte entre les deux îles.

    C'est dès la fin de construction de l'arsenal (1666) que la nécessité d'une protection fut évoquée. On envisage dès le départ la longe de Boyard comme base pour la construction mais, après les différents relevés, Vauban dira, en ironisant, à Louis XIV :« Sire, il serait plus facile de saisir la Lune avec les dents que de tenter en cet endroit pareille besogne. »

    Il fallut ensuite attendre le tout début du xixe siècle pour que la question redevienne d'actualité. Un projet élaboré par une commission d'officiers et d'ingénieurs fut proposé à Napoléon. Afin de permettre la construction du fort, ce projet prévoyait d'asseoir celui-ci sur une base de rocs déposés sur la longe. Des rocs des carrières royales furent stockés à Boyardville. Les premiers travaux d'enrochement débutèrent en1804. Cette opération ne pouvait s'effectuer que pendant quelques heures chaque jour, lors de la marée basse, à cause du courant. C'est aussi à cause du courant qu'on ne peut effectuer ce travail qu'à la belle saison. Mais le résultat n'est pas celui escompté, les rochers s'enfonçant sous leur propre poids. Finalement, en 1809, ce projet est ajourné.

     

    Il faudra attendre le règne de Louis-Philippe et le regain des tensions entre Français et Britanniques pour que le projet reprenne, en 1841. Une nouvelle méthode est mise en œuvre. Ce ne sont plus des rocs qui sont coulés mais des caissons de chaux, construits sur place. Finalement, en 1848, la construction du socle s'achève, celui-ci s'élève à deux mètres au-dessus du niveau de la mer à marée haute. La construction du fort à proprement parler prendra alors dix ans :

    • 1852 : la construction du niveau inférieur (rez-de-chaussée) s'achève (magasins à poudre et vivre, cuisines).
    • 1854 : fin de la construction du premier niveau.
    • 1857 : la construction du fort s'achève avec le dernier niveau et la tour de vigie.

    Cependant, un problème majeur a été sous-estimé par l'armée : en effet, dû au fait qu'il n'y a très peu de fond autour du fort, l'accès par le grand escalier de granit est quasiment impossible à marée basse ou lorsque la mer est agitée. Les premières jetées sont avalées par les flots, et le fort tremble fortement à chaque grosse vague, engendrant une certaine peur dans une partie des soldats. Pour y remédier, un havre d'abordage (dit "barachoi") est construit au sud, alors qu'au nord, un brise-lame a été édifié, empêchant les vagues de frapper directement la paroi du fort.

     

    Le fort peut alors accueillir deux cent cinquante hommes durant deux mois sans contact avec le continent. Mais, entre les premiers projets et l'achèvement de la construction, la portée des canons a augmenté et l'utilité du fort s'en trouve limitée. Il reste tout de même une œuvre importante de construction sur la mer, au même titre que certains phares. Son utilisation militaire ne sera jamais celle qu'elle aurait dû être. Il devient alors la cible des pillards, plus personne ne sait quoi en faire. Il sert de prison pour des soldats prussiens et autrichiens de la Guerre franco-allemande de 1870, puis pour les prisonniers politiques de la Commune, parmi lesquels Henri Rochefort et Paschal Grousset.

    Quelques temps plus tard, du fait de son inutilité, un projet voit le jour et propose de raser le fort entièrement, ne laissant que la base en granit, pour installer deux grandes tourelles automatiques, se levant et s'abaissant sur elles-même; cependant, il ne fut pas mis en exécution à cause des opposants à celui-ci.

    Finalement, en 1913, l'armée s'en sépare, les canons sont revendus. Durant la Seconde Guerre mondiale, il sert de cible d'entraînement aux Allemands.

     

    A l'abandon pendant 80 ans, Fort Boyard était devenu le domaine des oiseaux de mer qui, avec le vent, y ont apporté de la végétation que les équipes de restauration ont enlevé afin de refaire l'étanchéité de la terrasse et de la cour intérieure.




    Le 28 mai 1962, le fort est mis aux enchères au prix de 7 500 francs. L'enchère est remportée pour 28 000 francs par Éric Aerts, dentiste belge à Avoriaz, qui semble s'être acheté le fort comme on s'offre un tableau. En effet personne, à commencer par lui, ne sait vraiment ce qu'il compte en faire, l'acquéreur n'ayant pas les moyens de l'entretenir, encore moins de le restaurer. Plus tard, attristé par les dégâts causés par les pillards, il ne revient plus au fort, se contentant d'en faire le tour en bateau quand il vient dans la région.

    Il revend ce fort en novembre 1988 pour 1,5 million de francs à la société de production de jeux télévisés de Jacques Antoine. Celui-ci le revend aussitôt au Conseil général de la Charente-Maritime pour un franc symbolique. En échange, le département s’engage à effectuer les travaux de réhabilitation, et assure l’exclusivité de l’exploitation du lieu à JAC (Jacques Antoine et Cie, troisième producteur de jeu télévisé de l'époque). Dès lors, le lieu devient le cadre d'une émission télévisée.

     

    Encore propriété privée de la société de production, le fort est partiellement nettoyé (disparition des pierres, boulets et graminées dans la cour centrale et fermeture des soutes éventrées) en 1988 afin de faire l'objet de visite de producteur de chaîne télévision de tout pays, intéressé par l'idée du jeu. Ce n'est qu'enjuillet 1989, après le changement de propriétaire, que la rénovation totale du fort commence. Une plateforme offshore (toujours présente mais que l'on ne voit jamais à la télévision) est amarrée à vingt-cinq mètres du fort, pour en permettre l’accès en bateau, devenu impossible depuis la destruction du havre d’abordage. Le fort est entièrement nettoyé, cinquante centimètres de guano et sept cents mètres-cube de saletés diverses sont évacuées. Le fort est maintenant nettoyé et fermé aux ouvertures grâces à des vitres, des portes et à des volets. En automne, une plate-forme de déambulation, sorte de pont, est construite au niveau du premier étage dans la cour intérieure, afin de desservir les cellules de cet étage. La construction des décors se voit arrêtée suite à l'arrivée de tempête hivernale. Ce n'est qu'à partir du printemps 1990 que sont construits les derniers décors, comme la Salle du Trésor, ou la vigie, mais aussi les épreuves. D'ailleurs, les derniers préparatifs aux décors ne seront finis que peu de temps avant le tournage de la première émission.

    En 1996, les plates-formes d’artilleries sont démontées et restaurées. Mais le fort Boyard est fragile et subit encore les dégâts de la mer. Après les tournages en 1998, le département décide d’entamer une nouvelle étape dans la restauration du monument. Chaque pierre de la terrasse sera démontée puis réimplantée après avoir été nettoyée. L’hélicoptère employé pour les travaux aura fait au total près de 6000 rotations entre le fort et Boyardville.

    Cette restauration permet également un nettoyage complet des murs de façade, ainsi qu’une réparation d’un certain nombre de fissures. L’étanchéité de la terrasse est totalement refaite. L’emplacement de la pendule, non restauré en 1989, est réparé en 1998. Au final, cette tranche de travaux aura duré de septembre 1998 à avril 1999. Durant l’hiver 2003-2004, la cour centrale est refaite. Les dernières restaurations majeures datent de 2005: le colmatage, par du béton, des assises du Fort fissurées, côté sud, a été effectué au printemps, avant les tournages du jeu télévisé; fin été 2005, la réfection totale de tous les murs de la cour intérieure (piliers des arcades compris) a été réalisée. Il s'agissait, pour l'équipe de tailleur de pierre engagée, de changer toutes les pierres endommagées - en taillant sur la terrasse du fort des pierres aux dimensions voulues, après avoir fait venir la matière d'Oléron en hélicoptère - et de refaire les joints des murs.

    Depuis le 1er février 1950, le fort Boyard est classé à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments historiques par l'Éducation Nationale. De ce fait, l'accord de l'architecte des bâtiments de France est désormais nécessaire avant toute modification de l'état des lieux.

     

    Depuis 1990, le fort Boyard est le lieu de tournage d'un jeu de télévision du même nom (intitulé à l'origine Les clés de fort Boyard) créé par Jacques Antoine, Jean-Pierre Mitrecey et Pierre Launay, dans lequel une équipe de candidats, entourée de personnages plus ou moins étranges, doit surmonter un certain nombre d'épreuves intellectuelles et physiques (agilité, endurance, force, etc.), afin de pouvoir s'emparer du trésor en pièces d'or.

    L'émission est diffusée chaque été, et ce depuis le 7 juillet 1990 sur France 2, en France, mais également dans une trentaine de pays à travers le monde, contribuant ainsi à faire connaître le fort au niveau international et à permettre des retombés économiques concernant le tourisme dans ce département (une partie permettant alors d'entretenir le bâtiment chaque année et d'effectuer des travaux de rénovation quand cela est nécessaire).

    Article détaillé sur  http://fr.wikipedia.org/wiki/Fort_Boyard

     

     

     
     
     

     

     

     


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    posté le 20-06-2010 à 09:42:01

    Grottes troglodytiques de Meschers

     

      

     

     

    Même si l’on y trinque à la Belle Epoque,les grottes de Meschers-sur-
    Girondeont gardé de leur passé de sombres souvenirs.
    Taillées par la mer dans la falaise de calcaire, il y a des millions d’années, puis aménagées par les hommes, elles furent très fréquentées pendant les périodes troublées de l’histoire. 
    Abris pour les plus pauvres, refuges de révoltés puis de protestants, repaires de contrebandiers, de naufrageurs et de corsaires, ces grottes ont été le théâtre d’une vie souterraine souvent clandestine. Changement de cap avec le tourisme balnéaire, qui en fait des lieux d’excursion, les cafetiers y installant des restaurants dancing. Des balcons surplombant l’estuaire, inondés de soleil aux salles obscures qui garde les traces des derniers habitants au début du 20e siècle, les grottes sont aujourd'hui un refuge de l’imaginaire.

     

    La saga des grottes de Régulus

    Un baptême de feu pour ces grottes qui doivent leur nom au navire de guerre Le Régulus. Cerné par les Anglais en 1814 à l’entrée de l’estuaire, il est contraint de se saborder avec d’autres navires de la flotte napoléonienne. Le Regulus est incendié au pied des falaises, sous les grottes qui portent son nom. 
    Une quinzaine de salles se succèdent, sur plus d’une centaine de mètres, réunies par des terrasses. Dans ce dédale, flotte le fantôme de Cadet le Naufrageur, pilleur d’épaves, dont on raconte qu’il attirait les bateaux vers la côte en promenant un bélier portant des lanternes à ses cornes. On y croise aussi la « Guicharde », dernière habitante des lieux au début du 20ème siècle. La ville de Meschers-sur-Gironde rachète les grottes et les ouvrent au public en 1986. 
    Plusieurs animations sont proposées sur réservation : les visites guidées, le
    rallye des grottes pour les groupes d’enfants de 6-12 ans ; les nocturnes chaque mardi soir de juillet et août, les rendez-vous des grottes ( de 6 ans), soirées théâtre ou concert une fois par mois d’avril à octobre. Des collections et expositions sur l’estuaire de la Gironde sont également au programme.

     

     

     

    Les grottes de Matata

    Là encore, les grottes bruissent de légendes: les amours cachées d’une princesse et d’un jeune page, les méfaits des pirates et naufrageurs… Le site propose la visite des grottes avec la reconstitution d’un habitat charentais du 19ème siècle et de l’écomusée.Vous trouverez également un hôtel, bar, crêperie.

     

     

     INFOS PRATIQUES :


    Les Grottes de Régulus

    81, boulevard de la Falaise
    17130 Meschers-sur-Gironde
    Tél : 05.46.02.55.36 ou 05.46.39.71.00 (Mairie)
    Fax : 05.46.02.79.99 
    E-mail: 
    grottesderegulus@wanadoo.fr 
    www.meschers.com

     

    Les Grottes de Matata
    67, boulevard de la Falaise 
    17132 Meschers 
    Tél : 05.46.02.70.02 
    Fax : 05.46.02.78.00 
    www.grottesdematata.com  

     

     

    ( http://www.agglo-royan-tourisme.fr/a-visiter/grottes-troglodytiques,1,1,85.php )

     

    Photos Mai 2010 

     

     


     

     

     


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    posté le 19-06-2010 à 18:02:17

    Paysage de Charente-Maritime ( Video )

     
    Photos Mai 2010 

    Tags: #carrelet
     


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